1915, emplois des femmes, recrutement industriel, niveau de vie, approvisionnement, Première Guerre mondiale
En 1915, quand les lignes militaires se stabilisèrent, tous les belligérants durent faire face à la tâche monumentale de vêtir, nourrir, loger et armer des millions d'hommes. Pour éviter que l'industrie nationale diminue de moitié, il fallait remplacer les hommes qui s'étaient enrôlés ; pour honorer les commandes de munitions, il fallait trouver de nouveaux travailleurs, les former et les mettre au travail. Cela conduisit inévitablement à un changement de la taille et de la composition de la main d'œuvre dans toutes les nations en guerre. Bien sur, ces développements furent inégaux, et ils ne concernent pas la seule année 1915; le processus consistant à recruter de la main d'œuvre nouvelle dans l'industrie, le commerce et l'agriculture, continua jusqu'à l'armistice.
[...] En France et en Grande-Bretagne, les salaires réels furent amputés dès le début de la guerre et remontèrent ensuite. Dans la Belgique occupée, la misère toucha une proportion importante de la population pendant toute la guerre. L'approvisionnement en vivres. La situation alimentaire variait considérablement. Nous nous trouvons ici devant l'une des erreurs fondamentales de l'effort de guerre allemand. Sur le plan de l'approvisionnement en vivres, le haut commandement allemand fut intransigeant et donna la priorité à l'armée. Cela peut sembler normal, mais dans une guerre de longue durée c'était une invitation au désastre. [...]
[...] Aussi vaut-il mieux regarder avec un certain scepticisme les affirmations faites pendant la guerre à propos des effets ''révolutionnaires'' de celle-ci sur le travail des femmes. Après l'armistice, les anciens modèles furent rétablis dans l'industrie. Par contre, on enregistra parfois des gains durables dans le secteur tertiaire. En Grande-Bretagne, la main d'œuvre féminine augmenta de employées dans le commerce pendant la guerre, et resta élevée dans les années d'après-guerre. Il est en revanche beaucoup plus difficile de savoir précisément ce que signifiait ce travail de guerre pour les femmes. Beaucoup évoquent la sociabilité de leur travail et la satisfaction d'apprendre de nouvelles choses. [...]
[...] Étant donné le paiement des heures supplémentaires et les primes de rendement pour le travail à la pièce, il n'est pas surprenant que certains ouvriers employés dans les munitions aient été beaucoup mieux payés qu'avant la guerre. Les niveaux de vie pendant la guerre Rapidement, la plupart de ces gains furent annulés par une forte inflation. Quelques travailleurs, comme les fameux mineurs indépendants du sud du pays de Galles, étaient prêts à s'engager dans une action industrielle dès 1915 pour défendre leur pouvoir d'achat. Mais la plupart des travailleurs de cette période étaient bien loin de ce genre de militantisme. [...]
[...] Cela eut pour résultat d'intensifier la concentration industrielle pendant la guerre. À l'époque, les bénéfices recueillis par cette partie fortunée de la population n'étaient pas dissimulés. Les centres de villégiature et les villes d'eaux faisaient encore des affaires prospères, et les articles de luxe restaient disponibles, quoique à des prix largement gonflés. Le reste de la population civile vivait des temps beaucoup plus durs. Les personnes âgées, les retraités et ceux qui vivaient de revenus fixes furent appauvris par l'inflation. [...]
[...] Les femmes furent attirées dans les nouvelles usines, d'abord par des employeurs privés, puis par l'État, en particulier dans les secteurs de la chimie, du bois et du transport, où elles étaient le plus souvent manœuvres. Certaines se spécialisèrent dans le maniement de toutes sortes de machines : presses, fourneaux, grues, meules, tours. Dans certaines branches comme la métallurgie, un bon quart de la main d'œuvre était féminine en 1918, contre un vingtième en 1914. Mais c'était l'exception, non la règle. [...]
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