L'immigration du XIXe siècle est incontestablement l'un des grands faits démographiques de l'histoire du monde. Immigrer, c'est quitter sa terre, temporairement ou définitivement, c'est s'arracher à sa culture d'origine, à ses coutumes et à son cadre social. Mais l'émigration n'est pas seulement une fuite, une rupture, un traumatisme, on peut la définir comme un nouveau départ, la quête d'un nouvel espace ou même d'une nouvelle identité.
Si les mouvements migratoires ont eu lieu aux quatre coins du globe, un pays symbolise au mieux cette terre d'accueil et d'asile : les États-Unis. L'attirance qu'ils suscitent provient principalement de l'imaginaire collectif de l'image d'un pays de liberté, d'une terre promise, d'un « eldorado ». En effet, les États-Unis constituent la première République véritablement démocratique, réputée pour son ouverture aux peuples persécutés.
Les États-Unis sont donc une destination privilégiée pour les migrants, essentiellement européens. Mais cette immigration profite grandement au Nouveau Monde, aussi bien économiquement que culturellement. D'ailleurs, dans son ouvrage au titre révélateur, A nation of immigrants, John Fitzgerald Kennedy, d'origine irlandaise mettait en avant le rôle fondamental de l'immigration dans la formation de l'identité américaine. )
Il s'agit donc, dans cette étude, de présenter les principales causes qui conduisent les migrants à trouver refuge aux États-Unis pour ensuite mettre en lumières les effets et les conséquences de ces flux migratoires sur l'économie et l'identité américaine, en présentant notamment les réactions vives qu'ils ont pu susciter auprès des Américains.
[...] Dans les années 1860-70, les Etats américains se disputent les immigrants en faisant circulant des brochures vantant leurs avantages respectifs, s'instaure ainsi une véritable rivalité entre les Etats les moins peuplés et en 1879 la Géorgie fait circuler une brochure vantant les vertus de son climat ; le Minnesota affirme que son taux de mortalité est inférieur à celui des Etats voisins. Autre exemple : le Bureau d'Immigration du Colorado émet une plaquette certifiant que son territoire est la Suisse de l'Amérique Le renforcement des armées grâce aux immigrants Pendant la Guerre de Sécession, les différents Etats cherchent à augmenter le nombre de soldats. C'est en dehors du pays, notamment en Europe, qu'ils mènent des campagnes visant à en recruter. S'ils acceptent de s'enrôler dans l'armée de l'Union, par exemple, les immigrants se voient offrir des parcelles de terrain. [...]
[...] Enfin en 1907, les Etats-Unis interdisent la venue de Japonais en accord avec le gouvernement nippon. En somme, de par son institutionnalisation et ses proportions gigantesques, l'immigration, dont les causes sont diverses, fait partie intégrante du Nouveau Monde et c'est sur ces bases que le peuple américain s'est construit. L'analyse de l'immigration, multidimensionnelle, au XIXème siècle permet de mieux comprendre le plus profond de l'identité et de l'esprit américain. Elle constitue également la preuve de la supplantation de l'Europe, outre-Atlantique. [...]
[...] L'échec de l'« américanisation Suite aux discriminations et à la nouvelle misère auxquelles les immigrants font face, ces derniers se replient sur eux-mêmes en fondant des communautés. Isolées dans des quartiers, ces dernières cohabitent tout en restant distinctes. Les immigrants ne croient plus aux valeurs américaines. Les bienfaits de la Terre promise n'étaient finalement pour eux que des illusions. On peut d'ailleurs lire au musée d'Ellis Island, lieu symbolique d'accueil des immigrants, la phrase suivante: Je suis venu aux Etats- Unis parce que j'ai entendu dire que les rues étaient pavées d'or. [...]
[...] L'arrivée au pouvoir d'Alexandre III marque en effet la résurgence des mesures antijuives comme le montre Mary Antin dans The promised land Les pogroms de Kishinev en 1903 et 1905 accentuèrent encore l'exode des juifs russes vers les Etats- Unis. Mais ces persécutions ne concernent pas uniquement les populations juives. Dans les années 1850, de nombreux protestants non conformistes, qu'ils soient anglais, danois ou suédois, quittent leur pays et rejoignent majoritairement les Etats-Unis tout comme les mormons et les méthodistes, où ils espèrent ne pas être pourchassés par l'Etat ou discriminés. Enfin, en 1894-96, le massacre des chrétiens arméniens amène les survivants à trouver exil aux USA. [...]
[...] Ces émigrations sont aussi observables à partir de l'Europe de l'Est, de l'Allemagne, de l'Italie, de Hollande, des pays nordiques et continuent tout au long du XIXe siècle. Elles sont également causées par le chômage dû à une croissance démographique plus importante que la création d'emplois. Si l'immigration s'explique essentiellement par ces trois facteurs, il ne faut pas omettre le rôle des autorités et des entrepreneurs dans la venue de ces migrants. Les moyens mis en œuvres par les autorités américaines et les entrepreneurs pour faciliter l'immigration Le développement des moyens de transport comme vecteur de l'immigration Les moyens de transport au 19ème siècle se développent de manière considérable, et permettent aux immigrants d'aller toujours plus loin en un temps de plus en plus réduit. [...]
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