« La Martinique est une poule aux œufs d'or que la Métropole a tout intérêt à ménager » concluait le gouverneur de Lapalin en 1866. Cependant lorsque le gouvernement provisoire de février 1848, sous les diverses pressions humanitaires et démocratiques notamment de son sous secrétaire d'état Victor Schoelcher, abolit l'esclavage, sans se préoccuper du sort de ses colonies, tous prédisent la ruine des Antilles et par conséquent de la Martinique : c'est la politique d'assimilation. A un gouvernement embourgeoisé et conservateur va succéder le second empire de l'autoritaire Louis - Napoléon Bonaparte, proclamé en décembre 1852, suite au coup d'état de décembre 1851. Napoléon III va entreprendre une nouvelle politique d'expansion coloniale et organiser la vie politico-économique des colonies. Pour les Antilles, il ouvre la voie à une politique de réaction. Les enjeux des Antilles pour l'empire sont doubles, il ne s'agit pas d'améliorer les conditions de vie des émigrants, mais de fixer des bases solides pour ses campagnes militaires et de servir les intérêts de la grande bourgeoisie capitaliste, industrielle et bancaire, qui aspire à se lancer à la conquête de nouvelles ressources de matières premières et de nouveaux marchés pour l'écoulement de leurs produits. Aussi, comment la Martinique, au sortir du choc de l'abolition de l'esclavage, a-t-elle pu rester cette « poule aux œufs d'or » pour l'empire, notamment grâce à la politique d'émigration chinoise massive entreprise par le gouvernement ? Nous observerons ainsi les raisons du recours à cette émigration chinoise, l'acheminement de cette main-d'œuvre vers la colonie, pour déboucher sur le bilan de la politique impériale.
[...] Concluons cette brève étude en citant le gouverneur Maussion de Candé lui-même : Ce que j'ai vu des travailleurs venus dans de bonnes conditions me fait persister dans mon opinion que cette immigration bien organisée présenterait plus de conditions d'avenir que toute autre immigration Annexes Cartographie - planisphère - carte du sud-est de la Chine - carte des Caraïbes - carte de la Martinique Sources - Rapport sur la mission du navire, le Galilée, par M Jourdan, chirurgien de 1ere classe à son bord. - Contrat d'engagement de travail avec copies d'originaux : français et chinois. - Discours d'ouverture d'une session du conseil général de la Martinique présidé par le gouverneur Antoine Marie Ferdinand de Maussion de Candé. Chronologie Résumant les principaux faits ayant eut lieu sous le gouvernement de Maussion de Candé. Bibliographie Chronologie Bibliographie Sources M. Jourdan, Rapport sur la mission du navire le Galilée. Contrat d'engagement français à destination des travailleurs chinois. [...]
[...] L'immigration chinoise à la Martinique - Gouvernement d'Antoine Marie Ferdinand de Maussion de Candé (1859-1864) La Martinique est une poule aux œufs d'or que la Métropole a tout intérêt à ménager concluait le gouverneur de Lapalin[1] en 1866. Cependant lorsque le gouvernement provisoire de février 1848, sous les diverses pressions humanitaires et démocratiques notamment de son sous secrétaire d'état Victor Schoelcher, abolit l'esclavage, sans se préoccuper du sort de ses colonies, tous prédisent la ruine des Antilles et par conséquent de la Martinique : c'est la politique d'assimilation. [...]
[...] La colonie doit verser huit piastres au coolie au départ du navire, trois vêtements complets, une couverture, un matelas et autres d'une valeur de treize piastres remboursables à raison d'une piastre par mois. Le rapatriement est assuré par la colonie en retenant un vingtième du salaire pendant la durée de l'engagement. Le renouvellement d'un contrat assure une prime de 45 francs pour un an f pour deux ans et 150 f pour un contrat de trois ans. L'immigration s'effectue dans un cadre légal constamment violé. [...]
[...] Trois convois de main-d'œuvre vont acheminer les chinois engagés jusqu'à la Martinique : le Fulton, l'Amiral Baudin et le Galilée. Nous observerons aussi les conditions de recrutement et de transport des coolies. L'aventure du Fulton commence le 4 avril 1859 lorsque l' Indien navire de la Compagnie Générale Maritime, quitte Shanghai avec 512 travailleurs à destination de la Guadeloupe, cependant cette colonie ne trouve pas à placer tous ses travailleurs restent sans emplois, son gouverneur propose donc à son homologue de la Martinique de récupérer le reste du convois, ce dernier accepte dans une lettre du 20 août : Je vous prie de ne m'envoyer que des hommes valides et susceptibles d'être placés promptement. [...]
[...] Les salaires n'ont pas baissé : ils se sont maintenus entre 1 franc et 1,75 francs, cette stabilité est due au nombre relativement insuffisant de travailleurs immigrés, le propriétaire n'étant pas en situation de pouvoir ignorer totalement les travailleurs créoles. Sur ce point précis, les relations de type concurrentiel ont échoué. Le coût de l'immigration est considérable, bien plus élevé pour les Antilles que pour la Réunion (plus proche des pays d'immigration). La nécessité d'une aide gouvernementale est d'amblée évidente pour tous. Le travailleur sous contrat coûte très cher à la colonie. Une statistique officielle évalue le prix de revient de la journée de travail à 2,02 francs pour l'africain francs pour l'indien et 4,99 francs pour le chinois. [...]
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