En 1833, dans son Tableau de la France J. Michelet affirme : « L'Histoire est entièrement géographique ». Il explique qu'alors que la géographie est irrégulière, l'Etat Nation a besoin d'unité pour s'affirmer. D'autre part, Michelet met en évidence l'importance de l'action et de la raison humaine dans l'Histoire, afin que triomphe finalement l'unité nationale. A cet effet, le territoire doit prendre « une valeur symbolique et affective » qui abolit « l'esprit local » (F. Mélonio). C'est alors que l'élaboration d'une mystique du territoire prend tout son sens : le terme « mystique » renvoie au domaine du mystère et du sacré. Il s'agit donc d'envisager le territoire sous un angle presque religieux.
De la même façon que la religion, la mystique du territoire aura ses rituels (comme le Tour de France dont la première édition a lieu en 1903), ses lieux saints (les musées ou les « lieux de mémoires », comme les a appelés P. Nora)… Surtout, elle vise à unir des Hommes, à construire et à inventer une identité collective. En évoquant les années 1880, Maurice Barrès fait remarqué combien « à ce moment là, [dans l'imaginaire collectif] la France était floue ». Après la défaite de 1870 et l'amputation du territoire français, il apparaît plus que jamais crucial de faire en sorte que la France « vive » dans la conscience collective. Cette ambition va de pair avec la nouvelle définition de la Nation d'Ernest Renan, désormais envisagée comme un « plébiscite de tous les jours », une « âme, un principe spirituel » qui doit vivre dans l'imaginaire national.
[...] Imaginaire national et mystique du territoire: le cas français En 1833, dans son Tableau de la France J. Michelet affirme : L'Histoire est entièrement géographique Il explique qu'alors que la géographie est irrégulière, l'Etat Nation a besoin d'unité pour s'affirmer. D'autre part, Michelet met en évidence l'importance de l'action et de la raison humaine dans l'Histoire, afin que triomphe finalement l'unité nationale. A cet effet, le territoire doit prendre une valeur symbolique et affective qui abolit l'esprit local (F. Mélonio). [...]
[...] Il y a un lien essentiel entre identité nationale et art du paysage avec Renoir, Monet, Cézanne. Courbet plonge aussi dans le temps : Son chêne de Vercingétorix illustre un folklore qui est en train de devenir national. Les Voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France qui publie près de trois mille lithographies entre 1820 et 1878 illustrent aussi le développement du tourisme national. Les guides Joanne sont un exemple de guide touristique, et d'itinéraires liés à l'essor du tourisme et au développement des chemins de fer. [...]
[...] Bibliographie COLON David L'histoire du 19e s en fiches ; Le nationalisme en France. [...]
[...] L'identité de ce territoire se fonde dans la variété des paysages qui sont décrit avec précision. Mais l'imaginaire collectif ayant besoin de simplifications, apparaissent les première références à l'hexagone : une configuration géométrique que Pierre Foncin, Inspecteur Général de l'enseignement secondaire, décrit en 1894 comme symétrique, proportionnée et régulière Codifier et maîtriser le territoire L'administration utilise les innovations techniques pour codifier le territoire : le système de Minard élaboré en 1836 est une cartographie statistique de la France très utilisée dans l'administration du second 19e. [...]
[...] Volontariste, efficace dans la construction d'une mémoire nationale, la politique patrimoniale conduit aussi à réduire le monument à un conservatoire muséal. Le musée tend à devenir le lieu d'un culte où la nation s'adore elle-même. Les musées ont un lien étroit avec le pouvoir central et leur visée pédagogique : on veut restituer son passé à la Nation. Cette époque est marquée par la prolifération des archives, bibliothèques, encyclopédies : surtout sous la III° République, apparaît une politique publique de la mémoire dont le but est de rétablir la continuité de l'histoire. [...]
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