L'occupation d'Alger en 1830 marque le début de l'empire colonial français. Les politiques évoluent, et à la veille de la Seconde Guerre mondiale, l'Empire est à son apogée, atteignant 15 millions de kilomètres carrés et 50 millions d'habitants : on parle de « la plus grande France ». Cet empire s'étend sur les cinq continents, avec des possessions aux Antilles, en Afrique, au Proche-Orient (Liban), en Afrique du nord, dans le Pacifique, en Extrême-Orient…
L'Europe domine le monde, en particulier le Royaume-Uni et la France, second empire colonial. Durant presque un siècle et demi, la France se sert alors de son empire pour devenir une grande puissance mondiale : en effet, l'idée communément admise est que « le peuple qui a le plus grand empire est le premier peuple ». Cette possession donne lieu à une forte propagande, dans un but de communication mais aussi de persuasion : la France est un grand Empire colonial. La société de l'époque perçoit alors bon nombre d'images, mettant en exergue l'idée que l'inconscient collectif intègre quant aux colonies : populations, paysages… Ces images pro-colonialistes sont le plus souvent contrôlées par l'Etat : avec la production officielle par exemple (commandes officielles de tableaux) ou soumises au dépôt légal pour la littérature, les affiches, les films (même si ce contrôle n'est pas absolu) : ainsi elles peuvent répondre aux souhaits de l'Etat, donc répondre à la norme de l'époque, au politiquement correct, qui ne va pas à l'encontre des intérêts de l'Empire. Le consensus marque alors un accord tacite entre production d'images et Empire. Ces images peuvent-elles répondre à la « propagande » instaurée, c'est-à-dire aux idées que l'inconscient collectif a intériorisé sur les populations indigènes ?
[...] Ces images sont alors tout à fait consensuelles répondant à la norme de l'époque. Ceci est conformé par le film de J. Renoir Le bled, tourné à l'occasion du centenaire de l'Algérie, et en montrant tous les bienfaits. Le consensus quant aux images coloniales doit également montrer que la présence française sera éternelle. L'Algérie est montrée comme une seconde France, dépendante de la métropole par l'affiche sur le Centenaire de l'Algérie, elle ne peut donc pas être abandonnée. Progressivement, les indigènes doivent aller vers l'assimilation selon la propagande coloniale. [...]
[...] On voit alors que les images des colonies de 1830 à 1939 comportent de nombreux exemples d'images consensuelles. Le politiquement correct de l'époque est de montrer des populations indigènes inférieures ce qui est bien réel. Il faut de plus montrer que la France a une mission civilisatrice pour répondre au consensus de l'époque. La France amène la civilisation aux populations indigènes. Une fois que le territoire est inclus dans l'Empire, un gouverneur s'installe et amène une politique d'assimilation. Il faut d'abord comprendre que la France intervient pour le bien des populations indigènes : il faut faire cesser les guerres entre les roitelets dans leur intérêt. [...]
[...] Il y a donc en France tout une panoplie d'images consensuelles. Mais ces images veulent également montrer des populations à l'état de nature Ces indigènes, d'Afrique noire par exemple, sont vus comme des anthropophages, cannibales, perpétuellement en guerre les uns contre les autres. Ils n'ont pas d'accès à la civilisation, et sont donc considérés comme des populations assez arriérées comme en témoigne le Guide de l'exposition coloniale de 1931 à Vincennes (adresse au visiteur), et il est demandé de ne pas rire face à ces populations indigènes. [...]
[...] Ainsi les images des colonies peuvent montrer une cohabitation entre Européens et indigènes, mais il n'y a pas de mélange effectif (ce contact intervient uniquement par le travail). On montre également dans Les chevaux du Soleil de Jules Roy des colons vivant en Algérie de génération en génération. Ceci a été vrai, mais pas du tout systématique. Il faut alors montrer que la présence française dans les colonies est définitive. On voit alors que le consensus à propos des images des colonies relève aussi d'une mission civilisatrice. [...]
[...] Les images des colonies en France de 1830 à la fin des années 1930 : des images consensuelles ? L'occupation d'Alger en 1830 marque le début de l'empire colonial français. Elle a au départ une explication diplomatique, et non d'origine impérialiste. En effet, après un outrage fait à Duval, représentant français face au Bey d'Alger, un coup d'éventail donné suite à une discussion houleuse, les troupes françaises débarquent à Alger en juillet. Après la prise d'Alger, la décision est prise de conserver ce territoire et progressivement on y étend le contrôle. [...]
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