L'île Madame est une presqu'île à proximité de Rochefort, en Charente-Maritime, située entre l'île d'Oléron et La Rochelle. C'est là qu'est célébrée la mémoire des prêtres déportés des Pontons de Rochefort. Au cours de la Terreur, plus de 800 ecclésiastiques sont rassemblés à proximité de ce lieu. Ils passent plusieurs mois dans la rade, entre l'île d'Aix et l'île Madame (alors appelée île Citoyenne). Ceux qui y sont morts sont communément considérés comme des martyrs par les chrétiens.
La Constitution civile du Clergé est adoptée le 12 juillet 1790. Elle a initialement pour objectif l'absorption de l'Église de France par l'État. Les ecclésiastiques seraient ainsi seulement fidèles à la Nation, à la loi et au Roi et non plus à l'autorité de Rome. En août 1792, il est décrété que les prêtres refusant de prêter serment doivent quitter le pays sous peine d'être arrêtés et déportés en Guyane. En 1793, l'accession au pouvoir des Montagnards et de Robespierre puis l'instauration de la Terreur marquent le début d'une campagne de déchristianisation : il s'agit d'anéantir l'Église catholique de France, donc le clergé et d'effacer toute trace de la religion afin d'instaurer le Culte de l'Être Suprême. C'est dans cet esprit que sont rassemblés à Rochefort, en janvier 1794, 829 religieux venant de toute la France et condamnés à la déportation vers la Guyane.
[...] Tourmentin écrit alors, par exemple, un livre intitulé Jean Garrault. Confesseur de la foi sur les pontons de Rochefort afin qu'on honore aussi la mémoire des survivants des Pontons qui ont aussi connu la pénible séquestration sur un des deux navires. La Positio finale, c'est-à-dire le dossier en vue de la béatification, est remise à Rome en 1992. Après un examen historique, mais aussi théologique de ce document de 612 pages, le Pape Jean-Paul II déclare la béatification de 64 prêtres déportés à Rochefort. [...]
[...] D'une part, elle présente un but religieux évident, c'est-à-dire la fédération de la communauté chrétienne autour des figures de ces martyrs, et d'autre part, elle a pu aussi être mise au service, par une branche plus traditionaliste de l'Église, d'un objectif purement politique : nuancer la sacralisation de la Révolution française et ses conséquences. La figure du martyr reste un enjeu important pour l'Église d'aujourd'hui. Alors que le Pape Jean Paul II avait largement contribué à la reconnaissance de nouveaux martyrs afin que les fidèles puissent s'identifier à eux et tendre vers leur exemplarité spirituelle, la nomination de Benoît XVI semble faire émerger une autre logique. [...]
[...] Un relatif oubli au fil du temps et des contextes politiques (1795- 1910) Des premiers témoignages empreints de peur Dès 1795, le Pape demande à l'abbé Pierre d'Hesmivy Auribeau de se pencher sur les différentes déportations de prêtres français afin d'obtenir des témoignages et des documents prouvant la culpabilité du gouvernement français et décrivant les exactions commises à l'encontre des prêtres. Certains survivants des Pontons de Rochefort publient leur propre témoignage sur leur détention. On peut notamment citer Pierre Grégoire Labiche de Reignefort, vicaire de Limoges et l'Abbé Jean Michel, diacre de la Meurthe. La maison d'édition Le Clere, qui fait paraître l'ouvrage de Labiche, s'investit beaucoup dans ces publications avec la ferme intention de faire émerger ces témoignages et la séquestration des prêtres au cœur des débats de l'opinion publique. Ces différents récits restent toutefois très flous. [...]
[...] On ne trouvera, par exemple, rien sur eux dans l'Histoire de la Révolution Française d'Adolphe Thiers qui est pourtant considéré comme un des ouvrages historiques clefs de cette période. Une Mémoire populaire qui perdure à l'échelle locale Si, à l'échelle nationale, cette déportation de prêtres à Rochefort semble être tombée dans ce qu'on a coutume d'appeler les oublis de l'Histoire, on ne peut réaliser le même constat au niveau régional. Sur les côtes d'Aunis et de Saintonge, les croyants continuent de se recueillir en l'honneur de ce qu'ils nomment Le long martyre même si un ecclésiastique local, l'Abbé Briant, dans son Histoire de l'Église santone publiée en 1843 cite que très brièvement cet événement. [...]
[...] (disponible sur histoirepassion.eu) Webographie - www.aumonerie-rochefort.net/dossiers/pretres_deportes/panneaux.htm - www.bdnancy.fr/martyrs.htm - www.catholique-larochelle.cef.fr - www.foi-et-contemplation.net/amis/pretres/pretres- deportes/pelerinage.php - www.islemadame.com/info/frehist.html - www.kto.correze.net/ - leconservateur.bafweb.com/index.php?2007/08/19/926-les-martyrs-des- pontons-de-rochefort-1794-1795 - www.pageperso-orange.fr/recard/localisa/pretre.htm Documents annexes Ouvrage de l'Abbé Michel Abbé Pierre Lemonnier Exemple d'une notice biographique rédigée par P.Lemonnier et publiée dans Martyrologe de la déportation ecclésiastique à Rochefort-sur-mer (1794- 1795) Couverture du livre J. Tourmentin intitulé : Jean Garrault. Confesseur de la foi sur les pontons de Rochefort Photographie du premier pèlerinage à l'Ile Madame. (1910) Le calvaire. L'oratoire à la Vierge de l'île Madame. Affiche du bicentenaire des déportations (1994). [...]
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