La Troisième République (1870-1940), la plus longue des républiques que la France a connues, est née d'une défaite militaire face à la Prusse : Napoléon III est vaincu puis fait prisonnier à Sedan le 1er Septembre 1870. Le 4 Septembre, la République est proclamée à Paris, et le nouveau gouvernement signe rapidement l'armistice avec l'ennemi, ce qui vaut au pays l'amputation de l'Alsace-Moselle, avec le traité de Francfort du 10 mai 1871. La signature de la paix provoque une guerre civile. C'est la naissance de la Commune à Paris et dans les grandes villes (Lyon, Marseille...), qui réunit les insurgés contre le nouveau régime, principalement à gauche et certains partisans de la poursuite de la guerre. Ce n'est qu'avec la répression versaillaise et la terrible Semaine Sanglante du 21-28 mai 1871 que la guerre civile s'achève, mais les interrogations quant à la nature du nouveau régime politique sont vives.
Nous prendrons ici le mot ‘parlementarisme' dans son sens réel (celui d'une séparation souple des pouvoirs exécutif et législatif, dans l'interdépendance et la responsabilité mutuelles) autant que dans le sens, plus discutable quoique plus commun, d'un régime où le Parlement joue un rôle de premier plan.
A cet égard, peut-on dire de la troisième république qu'elle fut celle du parlementarisme absolu ?
[...] qui a pour conséquence d'affirmer, dans la pratique politique, le pouvoir du Parlement (le législatif étant plus stable) au détriment du Cabinet. Et l'exigence d'un contreseing ministériel est interprétée de manière très rigoureuse, à tel point que le Président de la République ne peut en pratique nommer les ministres qu'avec le contreseing d'un membre du précédent ministère. Les Présidents successifs exercent un réel pouvoir d'influence en matière de politique étrangère ; mais ils ne peuvent faire prévaloir leur point de vue en ce qui concerne la politique intérieure. [...]
[...] L'application pratique de cette constitution : la suprématie parlementaire mise en place à partir de 1877 A. Le tournant de 1877, avec la crise du 16 mai : vers un régime parlementaire dualiste ? On définit un régime parlementaire dualiste par la scission, au sein de l'exécutif, de deux éléments (chef de l'Etat et chef du gouvernement) et, surtout, par un critère de droit : la double responsabilité du gouvernement (devant le chef de l'Etat et devant le Parlement). Après la défaite de 1870, l'installation de la République n'était pas acquise d'emblée et les partisans nombreux de la Monarchie (qu'ils soient légitimistes ou orléanistes) comme de l'Empire laissaient penser qu'un régime de type monarchique ou bonapartiste était encore possible : d'ailleurs, l'Assemblée nationale élue le 8 février 1871 comporte une majorité royaliste hostile à la république. [...]
[...] Elle sera remplacée par l'Etat français. BIBLIOGRAPHIE Dictionnaires et encyclopédies - Encyclopédie Microsoft Encarta 98 - Petit Larousse de l'Histoire de France, des origines à nos jours Ouvrages généraux - Albertini P., La France du XIXe siècle, les Fondamentaux, Hachette supérieur, Paris - Leduc J., Rémond R., Chevalier J.-J., Histoire des institutions et des régimes politiques de la France de 1789 à nos jours, Paris, Dalloz - Rémond R., Introduction à l'histoire de notre temps, Tome le XIXème siècle, Paris Point Seuil, Collection Histoire Ouvrages spécialisés - Leduc J., Histoire de la France, l'enracinement de la République (1879-1918) - Mayeur J.-M., La vie politique sous la IIIe République, Paris, Seuil, Points - Mayeur J.-M., Les Débuts de la Troisième République (1871-1898) - Rebérioux M., La République radicale ? [...]
[...] " Cette interprétation des institutions appelée la " Constitution Grévy " consacre la suprématie parlementaire. Elle consiste à renoncer à faire usage des prérogatives présidentielles fixées par le texte des lois constitutionnelles, notamment celle du pouvoir de dissolution, contrepartie de la responsabilité ministérielle, et à ne plus retenir que l'irresponsabilité politique du Président de la République. Depuis l'échec de la tentative de dissolution de Mac-Mahon en 1877, le droit de dissolution ne sera plus utilisé du tout. Etant donné que la chambre des députés use, en revanche, de son droit de renverser le gouvernement, on tourne rapidement à un régime déséquilibré dans lequel s'instaure un véritable contrôle de l'exécutif par le législatif. [...]
[...] La Chambre des députés adopte en réponse à son ajournement prévisible un manifeste signé par 363 de ses membres. Mac-Mahon prononce la dissolution de la Chambre des députés, après avis conforme du Sénat, le 25 juin. Les élections des 14 et 28 octobre sont un succès pour les républicains qui reviennent à 321, conservant la majorité des sièges et des voix. Après le refus de la Chambre des députés de voter le budget, le 1er décembre, Mac-Mahon se soumet. Le 6 janvier 1878, les élections municipales confortent encore les républicains. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture