La nation a été le caractère dominant des peuples et États au long du XIXe et du XXe siècle, dont le Printemps des Peuples de 1848 est la meilleure illustration. L'aboutissement du concept de nation va trouver son apogée en France sous la IIIe République. Mais de quelle nation française s'agit-il ? En effet, à partir de la Révolution française, deux conceptions de la nation française vont s'affronter : celle de 1789, des Lumières et de la République et celle de la royauté chrétienne, de Clovis, d'Hugues Capet. Par ailleurs, l'État est considéré en France comme ayant précédé la nation au contraire de l'Allemagne. Néanmoins l'État français de la IIIe République a été basé sur la République et la Nation comme indissociables. Le concept de nation a aussi bouleversé la conception française de l'État et induit la construction de la République.
Quelle influence la nation a-t-elle eue sur les fondements et le rôle de l'État dans la France de la IIIe République ? La IIIe République a résolu la question nationale posée en France (I). Ce choix a servi à légitimer la construction de l'État républicain (II).
[...] La Déclaration n'a pourtant pas eu alors le poids juridique conféré par les Américains à la Constitution. La République française s'est fondée sur une conception de la nation française syncrétique quoique centrée sur 1789. La fin de la République en 1940 n'a pas changé cette forte imbrication du sentiment national et de la République. Les deux étaient fortement liés dans l'esprit des Français. Pourtant, la seconde moitié du XXe a condamné la nation et ses dérives pour l'incitation à la guerre. Ainsi, cet idéal de l'Etat-nation républicain semble s'être dissolu. [...]
[...] La chute du 2nd Empire décrédibilise le bonapartisme et les Républicains parviennent à imposer une Constitution républicaine en 1875 en renversant les monarchistes (Thiers et Mac-Mahon). Ces deux traditions se rencontrent cependant sur l'idée de revanche, mais diffèrent fondamentalement sur les moyens d'y parvenir et sur la construction de l'État comme République libérale ou comme monarchie absolutiste. Les vecteurs du nationalisme français La IIIe République va valoriser le sentiment national français et ce, dans le cadre d'une politique de revanche contre le Reich wilhelmien. [...]
[...] Les deux visions de la nation France sont mises en continuité et cessent de s'opposer, bien que la prise de la Bastille prévale et soit finalement déclarée fête nationale. L'armée est aussi par excellence le lieu de formation à la Revanche et d'exaltation nationaliste. Ce nationalisme est universaliste et s'applique sur les Droits de l'Homme et la lutte contre l'obscurantisme pour justifier les entreprises de conquête coloniale. L'État prend le relais des commerçants, missionnaires et aventuriers pour la constitution d'un Empire colonial. [...]
[...] a permis de fonder l'État et la République La nation comme base de la République La nation est dès 1789 affirmée comme base de la République par l'Abbé Sieyès. La conception de la souveraineté nationale s'oppose au concept rousseauiste de souveraineté populaire. En effet, le peuple inquiète les libéraux, dont beaucoup rejettent la démocratie ou prônent le suffrage censitaire. Les mouvements populaires sont considérés comme instables soit potentiellement révolutionnaires et facilement manipulables. L'électeur n'est pas titulaire d'un droit mais bien d'une fonction nécessitant des qualités sociales. [...]
[...] Les représentants de la nation doivent déterminer cette volonté générale et l'appliquer à l'État. Depuis la Révolution a été mis en place un droit de la nationalité qui signe l'appartenance à une communauté horizontale et non plus la soumission verticale à un ordre préétabli en tant que sujet d'un roi. Si le droit du sol prévalait alors, le droit du sang sera imposé en 1806. L'Etat-nation à la française La volonté générale et la nation vont servir de base de légitimation à la fondation de l'État français. [...]
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