« Oui, quelque chose qu'il arrive, il sera beau dans l'Histoire d'avoir tenté la République. Ce sera un rêve, si vous voulez, mais cela aura été un beau rêve pour la France et pour le genre humain ». Alphonse de Lamartine, devant les députés de la constituante confie le 2 novembre 1848 son espoir et sa vision pour les institutions françaises alors en chantier. Sa tirade conduit à penser la IIe République comme une tentative désespérée, un essai donné en pâture à l'Histoire. Ce régime dans l'esprit de Lamartine semble conçu plus pour le geste que pour sa pérennité. L'histoire semble d'ailleurs donner raison à Lamartine, puisque la IIe République s'effondre 3 ans après sa création, et reste longtemps la mal-aimée des Républiques françaises, car irrésolue selon Philipe Boutry et Maurice Agulhon. Pourtant un régime ne peut être conçu pour ne pas durer, et cette constatation impose d'éclairer les raisons d'une fin survenue si prématurément.
Par conséquent, la IInde République est-elle un régime mal construit, ou les éléments extérieurs ont-ils eu raison d'elle ?
Afin d'apporter une réponse à cette question, l'architecture du régime doit être mise en lumière afin d'en comprendre les manques et faiblesses éventuels (I). Ensuite les intentions des constituants de même que la façon dont ils ont été dépassés par les évènements doivent permettre de comprendre l'héritage de la IIe République (II).
[...] ( Le président détient le pouvoir exécutif. C'est un homme d'au moins 30 ans, élu au suffrage universel masculin direct pour 4 ans, rééligible après 4 ans (articles et 45). Il est chargé d'exécuter et de promulguer les lois, cependant s'il ne le fait pas, le chef de l'Assemblée le fait de lui-même. S'il n'est pas responsable politiquement, ni pénalement (sauf en cas de haute trahison), il est cependant très largement contrôlé par les chambres et le gouvernement. Son initiative législative se fait au travers des ministres (article le contreseing limite son indépendance (article il ne peut quitter le territoire sans qu'une loi soit votée par la chambre (article 63) et si les ministres sont nommés et révoqués par le président leur nombre et leurs fonctions sont fixés par la chambre, devant qui ils sont responsables (article 68). [...]
[...] La IIème République Oui, quelque chose qu'il arrive, il sera beau dans l'Histoire d'avoir tenté la République. Ce sera un rêve, si vous voulez, mais cela aura été un beau rêve pour la France et pour le genre humain Alphonse de Lamartine, devant les députés de la constituante confie le 2 novembre 1848 son espoir et sa vision pour les institutions françaises alors en chantier. Sa tirade conduite à penser la IIème République comme une tentative désespérée, un essai donné en pâture à l'Histoire. [...]
[...] ( La constitution campe ainsi deux pouvoirs de légitimité identique face à face. Cependant elle donne trop d'autorité au président sans lui donner le pouvoir politique correspondant II qui court à sa perte Un régime indécis (Maurice Agulhon) ( La seconde République est pensée comme une synthèse des deux influences républicaines de l'époque ; l'influence de la Ière République française et celle de la Démocratie américaine. A ces deux régimes distincts, elle emprunte le monocamérisme d'une part et le Président d'autre part, sans pouvoir choisir l'un ou l'autre. [...]
[...] ( La souveraineté populaire et ses trois principes (imprescriptibilité, inaliénabilité, indivisibilité) sont consacrés par l'article 1 et l'article 18. Le mandat impératif est cependant interdit (article et cette souveraineté, s'appuie sur le suffrage abusivement appelé universel car s'appliquant seulement aux hommes âgés de plus de 21 ans sans condition de domicile (article 24 et 25). Cependant ce suffrage dit universel est aboli de facto après la loi du 31 mai 1850 qui réduit l'électorat de 9 à 3 millions de votants en imposant une contrainte d'habitation (est votant quiconque réside au même endroit depuis au moins trois ans). [...]
[...] ( La nouvelle république prend des décisions et accorde des droits de façon généreuse. La reconnaissance d'un droit à l'assistance l'abolition de l'esclavage, l'abolition de la peine de mort en matière politique, l'interdiction des guerres d'invasion et la reconnaissance de l'égalité des cultes dans le préambule ou le chapitre II de la constitution consacré aux droits des citoyens, font de cette république un régime protecteur du citoyen et de la dignité humaine. ( La séparation des pouvoirs et la volonté de les équilibrer guident le travail des constituants dirigés par Cormenen. [...]
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