La Première Internationale, fondée sous l'égide de Karl Marx en 1864, avait connu une fin rapide, emportée par la guerre franco-prussienne de 1870, la répression de la Commune en 1871 et la querelle entre marxistes et anarchistes de Bakounine. Dans les années qui suivent, les ouvriers gagnent en nombre et subissent la crise économique de 1873, ce qui renforce l'audience des socialistes : l'heure vient donc pour fonder une deuxième internationale.
Le socialisme cesse d'être un phénomène limité à l'Europe occidentale avec une diffusion en Russie, dans les Balkans ou aux États-Unis ; on assiste à la constitution de partis à l'échelle des États, institutionnalisés : le socialisme va pouvoir pénétrer au centre du pouvoir dans l'appareil d'État. En quoi la Deuxième Internationale a-t-elle échoué à unifier le mouvement socialiste international ?
[...] Le Congrès de 1904 à Amsterdam condamne cette prise de position, soulignant que les changements intervenus ne sont dus qu'à la conjoncture, et que l'apparition de l'impérialisme amènera à une aggravation de l'antagonisme entre les classes. II. Une série de crises amène à une chute rapide de l'Internationale Plusieurs débats non résolus affaiblissent l'unité de l'organisation La querelle au sujet du réformisme : la question du réformisme est soulevée par la nomination de Millerand au Gouvernement en 1899, la plupart des socialistes se déclarent contre et le Congrès de 1900 à Paris statue que la lutte des classes interdit toute espèce d'alliance avec une fraction quelconque de la classe capitaliste sauf dans des circonstances exceptionnelles ce qui ouvre de fait la porte à une interprétation libérale : au final, de nombreuses personnalités socialistes vont participer dans des Gouvernements en espérant améliorer les conditions de vie immédiates des ouvriers. [...]
[...] Cette création est marquée par sa propre division : communistes et socialistes se sépareront dans tous les pays, et la fracture est restée jusqu'à nos jours. [...]
[...] Une grande diversité entre socialistes d'un pays à l'autre : quatre modèles s'opposent dans les puissances industrielles d'Europe occidentale : en Angleterre, il y a un mouvement tradeunioniste très puissant mais pas de parti avant 1900 ; en Allemagne, le PSD domine également les syndicats ; en France, partis et syndicats sont en concurrence ; et en Belgique, on peut voir la coexistence de partis, syndicats et coopératives. Le Congrès fondateur de 1889 à Paris : à l'occasion de l'Exposition Universelle de Paris, le Parti Ouvrier Français de Jules Guesde organise un Congrès marxiste salle Pétrelle, qui fixe le 1er mai comme journée internationale de revendication des travailleurs et propose comme objectif la journée de 8 heures ; en outre, les participants réclament l'abolition des armées permanentes. [...]
[...] Un modèle, la social-démocratie allemande, dont on peut relever trois caractéristiques qui en font un modèle : plus qu'une simple machine de combat politique, le PSD est une micro- société (avec des associations, coopératives, mutuelles ) ; les représentants du parti (ses élus notamment) sont des ouvriers (contrairement à ce que l'on voit en France) ; le parti et ses syndicats affiliés sont dotés d'une bureaucratie organisée qui coordonne l'action. La revendication d'une identité marxiste orthodoxe Une organisation qui se revendique de l'héritage de Marx : Marx est mort au moment de la fondation de la IIème Internationale, mais celle-ci put compter sur le soutien de son compagnon de toujours, Engels. Le congrès fondateur de l'Internationale fut d'ailleurs opposé à celui des possibilistes de Brousse, qui voulaient eux fonder un socialisme local basé sur les services publics. [...]
[...] Le débat se poursuivra tout au long du conflit, soulignant les différends idéologiques entre socialistes. Au final, force est de constater que les avancées sur le chemin de l'unité du mouvement ouvrier international furent rares, alors qu'à l'échelle nationale les progrès furent réels : loin de réconcilier les différents mouvements ouvriers, l'Internationale fut contrainte de les rejeter les uns après les autres, jusqu'à devenir une coquille vide incapable de mobiliser le prolétariat au moment de la Première Guerre Mondiale. Si la dissolution officielle est réalisée en 1921, c'est l'Union Sacrée de 1914 qui marque la faillite ultime de l'Internationale. [...]
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