Lorsqu'en décembre 1797, Louis XVI écrit au marquis de Breteuil : « Il faut que [...] dans le malheur, la nation ne voie de ressource qu'en se jetant dans mes bras », celui-ci semble bien se douter de l'exaltation de l'idée de Nation qui occupe les hommes depuis 1789 - la nation n'étant pas effective, n'étant pas une réalité concrète, mais une idée, un concept, un véritable mythe-. Toutefois, cette exaltation de l'idée de Nation lors de la Révolution Française se fait avant tout contre l'Ancien Régime avant de l'être contre la monarchie.
André Malraux, dans La tentation de l'Occident (1926), décrit la force de l'idée de la nation comme « communauté de rêve ». De ce rêve découle un véritable projet, qui sous la Révolution française se traduira comme une force politique, une volonté de liberté et de souveraineté populaire, tandis que sous la conquête napoléonienne, ce projet contribuera à intensifier le sentiment national que la Révolution avait fait naître, sous la volonté d'unifier les populations dont l'appartenance à des valeurs communes se crée avec l'histoire, à travers l'honneur, l'égalité et la liberté, et l'impérialisme propre à Napoléon.
L'idée de Nation s'appréhende à la fois à travers les sociétés, mais aussi à travers la politique et la réflexion philosophique. A travers cette étude, il s'agira de se demander en quoi l'idée de Nation amorcée entre 1789 et 1815 est un réel changement dans la construction de la France et de ses valeurs, et en quoi elle porte en elle une représentation du futur dont le pouvoir apparaît le garant. Si la Révolution française renouvelle du tout au tout l'idée de Nation, nous verrons ensuite en quoi la conquête napoléonienne contribue à intensifier ce sentiment national (...)
[...] L'idée de Nation s'appréhende à la fois à travers les sociétés, mais aussi à travers la politique et la réflexion philosophique. A travers cette étude, il s'agira de se demander en quoi l'idée de Nation amorcée entre 1789 et 1815 est un réel changement dans la construction de la France et de ses valeurs, et en quoi elle porte en elle une représentation du futur dont le pouvoir apparaît le garant. Si la Révolution française renouvelle du tout au tout l'idée de Nation, nous verrons ensuite en quoi la conquête napoléonienne contribue à intensifier ce sentiment national. [...]
[...] Dès lors, la nation ne s'identifie plus à une puissance légitime ou une force politique comme nous l'avons vu précédemment lors de la Révolution. Didier Gall nous fait remarquer que le Mémorial insiste sur trois mots-clefs du bonapartisme : honneur, égalité et liberté Pour Napoléon, ce sont ces valeurs qui définissent la nation. Si le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes est proclamé lors de la Révolution, la politique des frontières naturelles (Rhin, Alpes et Pyrénées doivent former les limites continentales de la France) se met tout de même en place. [...]
[...] Elle souhaite s'imposer non comme fraction active du peuple mais comme Nation. La Nation doit être la seule puissance légitime, elle doit être le fondement de l'autorité, ce qui va à l'encontre de la royauté. C'est un phénomène comparable au transfert de souveraineté : par les liens qui se créent entre les individus et le pays, la nation se substitue à l'attachement du peuple au roi ; elle transfère la souveraineté de la personne du roi à une assemblée qui se doit de la représenter. [...]
[...] * * * Si la Révolution semble avoir renouvelé l'idée de Nation du tout au tout, il est intéressant de se demander en quoi la conquête napoléonienne a-t-elle contribué à intensifier ce sentiment national. Bonaparte renforce la centralisation en France : administrer doit être le fait d'un seul et juger le fait de plusieurs Il instaure des préfets dans les départements, ayant pour mission de briser tous les restes des particularismes provinciaux. En 1804, Joseph Fouché, ministre de la Police, divise désormais la France en 3 arrondissements : Paris, Le Nord/Est/Ouest, et le Midi. Dans le Mémorial de Sainte-Hélène, Napoléon affirme la nécessité d'une fusion nationale et d'une administration centralisée. [...]
[...] L'idée de nation est alors omniprésente : l'article III de la Déclaration des Droits de l'homme et du citoyen votée le 26 Août stipule Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation ; nul corps, nul individu ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément Il semble alors possible de regrouper dans une allégorie nationale qu'est la nation, toutes les différentes populations qui vivent dans des conditions si opposées imposées notamment par la hiérarchie des ordres. La Révolution souhaite mettre fin aux particularismes. [...]
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