Dans le cas de la planche extraire de Tintin au pays des Soviets, la force argumentaire tient au fait qu'Hergé ne tient pas de discours politique à proprement parler : il donne à voir une scène et laisse le soin au lecteur d'en tirer les conclusions qui s'imposent.
[...] L'humour pour critiquer les régimes totalitaires A. L'humour, une tonalité à valeur argumentaire La force de la suggestion Dans le cas de la planche extraire de Tintin au pays des Soviets, la force argumentaire tient au fait qu'Hergé ne tient pas de discours politique à proprement parler : il donne à voir une scène et laisse le soin au lecteur d'en tirer les conclusions qui s'imposent. Ce mécanisme n'est bien entendu pas neutre, mais il mime une forme de neutralité en se contentant de représenter une scène dont le caractère autoritaire s'impose au lecteur qui n'a d'autres choix que de sourire, quelles que puissent être par ailleurs ses conviction. [...]
[...] Conclusion Ainsi, la propagande et la contrepropagande constituent des biais d'expression privilégiant le recours à des sentiments forts tels que la peur afin de maximiser les effets de leur message sur leurs destinataires. L'autre composante importante de ces supports se situe dans leur dimension humoristique, qui facilite la transmission d'un message grâce à la forme évocatrice de l'humour (II). Le développement de ces outils de communication s'explique par la nécessité, dans un contexte démocratique, de s'adresser efficacement aux opinions politiques désormais susceptibles, du fait du suffrage universel, de modifier l'équilibre politique global. [...]
[...] L'humour, une forme de contestation efficace de l'autorité 1. Jeter le discrédit A la différence d'un discours politique, d'une profession de foi ou d'une attaque argumentée contre un régime, l'humour adopte un angle de vue différent : la caricature en effet produit un effet dé-sacralisation de son objet en moquant son principe. En cela, l'humour constitue une forme de critique particulièrement efficace car il vise à jeter le discrédit sur le régime politique qu'il critique. Ainsi, la métaphore des marionnettes de l'affiche de 1936 pour discréditer le Front Populaire permet de convoquer l'idée d'une manipulation au sens littéral en la donnant à voir sous l'angle concret de la géographie. [...]
[...] C'est pas le biais de la simplification de leur média (l'image) et la sophistication du ton employé (l'humour) que ces représentations parviennent à produire un effet politique sur les opinions publiques auxquelles elles s'adressent. A cet égard, on voit que les outils de propagande et de contre-propagande constituent un langage politique à part, indépendant des autres formes de communication classiques. C'est la raison pour laquelle il est intéressant de voir que dans le cas des affiches opposant Hitler et Staline, les systèmes de symboles se répondent entre eux de manière symétrique : les camps adverses reprennent les mots et les symboles de leurs opposants dans une forme de surenchère. [...]
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