Histoire contemporaine, Seconde Guerre mondiale, Allemagne nazie, solution finale, Christopher Browning, Des hommes ordinaires, 101e bataillon de réserve allemand, historiographie
Christopher Browning est un fonctionnaliste : les historiens de cette école historiographique considèrent que, contrairement aux intentionnalistes, la solution finale n'a pas été programmée avant 1941 et qu'elle est plutôt la cause de circonstances extérieures et de la polycratisation de la société allemande. Christopher Browning est principalement connu par son troisième ouvrage, "Des hommes ordinaires. Le 101e bataillon de réserve de la police allemande et la solution finale en Pologne", dans lequel il montre comment les hommes du 101e bataillon ont été amenés à assassiner 38 000 juifs.
C'est en travaillant sur les archives de la République fédérale allemande coordonnant les enquêtes sur les crimes nazis que Browning est tombé sur le dossier du 101e bataillon, une unité de réserve de l'Allemagne nazie. Il explique dans son introduction avoir été "frappé" par les témoignages de ces hommes : "je n'avais jamais vu le problème du choix aussi dramatiquement posé par le discours même des événements".
[...] Dans le cas du 101e bataillon, certains ont ainsi pris plaisir à tuer, d'autres ont exprimé une certaine aversion au meurtre, une petite minorité enfin à refuser à tuer. Par ailleurs, les membres du 101e bataillon étaient des personnalités autoritaires plus bas que la moyenne ; ce n'était donc pas de leur propre initiative qu'ils ont rejoint le 101e bataillon. C. Le souci de carrière Browning, qui conclut que ni la sélection ni l'autosélection n'a joué un rôle majeur, en vient à s'intéresser au rôle de la carrière dans la motivation de ces hommes. [...]
[...] Des hommes ordinaires, le 101e bataillon de réserve de la police allemande et la solution finale en Pologne Christopher Browning : chapitre 18 Christopher Browning est un historien américain spécialiste de la Shoah né le 22 mai 1944. Il a obtenu son doctorat à l'Université du Wiscousin- Madison en 1975. Il a enseigné dans différentes Universités et il a été élu membre de l'Académie américaine des arts et des sciences en 2006. Christopher Browning est un fonctionnaliste : les historiens de cette école historiographique considèrent que, contrairement aux intentionnalistes, la solution finale n'a pas été programmée avant 1941 et qu'elle est plutôt la cause de circonstances extérieures et de la polycratisation de la société allemande. [...]
[...] Dans ce cas précis, la violence est due à ce que Browning qualifie comme un froid calcul Les hommes du 101e bataillon sont les exécutants de cette politique. Dans un monde bipolarisé où l'ennemi est déshumanisé, le contexte de guerre favorise la mise en place de politique d'atrocités La distanciation psychologique des ennemis facilite la tuerie selon une analyse de John Dower. Par ailleurs, les historiens du génocide juif ont montré la spécificité de la politique nazie : dans cette société bureaucratisée, un immense fossé s'est creusé entre les génocidaires et les victimes. [...]
[...] Or, la réalité montre que ceux qui ont refusé de tirer n'ont pas été durement punis. La contrainte est donc supposée : les hommes ne pouvaient pas savoir qu'en désobéissant, ils ne seraient pas aussi sévèrement punis qu'ils le pensaient. Mais la contrainte supposée ne suffit pas pour expliquer le comportement du 101e bataillon : le commandant du bataillon a ainsi promis de protéger les hommes qui refuseraient de tirer. C'est donc bien l'obéissance à l'autorité qui permet d'expliquer le comportement des hommes du 101e bataillon. [...]
[...] Des hommes brutalisés par la guerre Pour Christopher Browning, la guerre est génératrice d'atrocités. Il s'appuie sur les travaux de John Dower, pour qui les haines de guerre provoquent des crimes de guerre Les hommes ainsi envoyés au combat sont confrontés à un déchaînement de violence où les conventions sociales ont disparu. La guerre engendre la brutalisation des hommes. Cela a eu pour conséquence de mettre en exergue la violence et la sauvagerie des soldats, dans un délire de champ de bataille Dans le cas du 101e bataillon, cette brutalisation a été générée par une guerre de type raciale. [...]
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