« Que le 30 janvier 1933 constitue la date la plus lourde de conséquences de l'histoire de l'Entre-deux-guerres, nul ne peut en douter. L'avènement d'Hitler à la chancellerie du Reich marque le début d'un des drames le plus effroyable que l'Europe entière, et même le monde ait connu, au cours de son histoire.»
Pourtant, au lendemain de la guerre, il est difficile de prévoir l'avènement du nazisme. En 1918, à la demande du général Hindenburg de continuer la guerre, un mouvement en faveur de la paix immédiate surgit dans tout le pays; des conseils d'ouvriers ou de soldats se constituent sur le modèle russe ; le 4 novembre, une insurrection éclate à Kiel; le 8 novembre la Bavière fait sécession et Kurt Eisner y organise une République des Conseils. Le lendemain, l'empereur Guillaume II est contraint d'abdiquer et le 11 novembre Friedrich Ebert, le leader de la partie social-démocrate (SPD) est proclamé le Chancelier de l'Allemagne. En février, il est le président de la nouvelle République de Weimar, et sous ses auspices le Parlement, élu un mois auparavant, rédige la nouvelle Constitution allemande. Certes, la paix de la République est souvent perturbée par des nombreux événements: un nombre important de soulèvements, des assassinats politique, l'invasion de Ruhr par les troupes française suite à non-paiement de réparations et l'hyperinflation en 1923, la Grande Dépression. Marquée à la fois par des nombreuses crises et des périodes de redressement, et à la fois très avancée démocratiquement et économiquement, la république de Weimar ne va pas réussir à transcrire les frustrations des populations. C'est Adolf Hitler, un peintre échoué, membre du parti des travailleurs allemands dès 1918, devenu grâce à lui le « Parti national socialiste des travailleurs allemands » (NSDAP), qui va devenir le 30 janvier 1933 le Chancelier d'Allemagne, et, seulement un an après, le Président, le Führer, le dictateur.
[...] En 1929 les banques américaines rappellent leurs crédits incitant des nombreuses faillites en Allemagne, dont l'économie a déjà été éprouvée en 1923 et qui se trouve dans une crise des structures d'une industrie vieillissante. Les fermetures des usines sont nombreuses et le nombre de chômeurs en 1932 grimpe jusqu'à 6 millions (dont un million sans aucune indemnité). Ainsi, le succès d'Hitler est quelque part proportionnel à l'ampleur de la crise, car dans les sociétés ébranlées en profondeur, des millions de gens sont disposés à accueillir toutes les doctrines. [...]
[...] Suite à l'incendie de Reichstag le 27 février 1933, qu'on allègue souvent à NSDAP, Hitler est capable d'en accuser les communistes pour les éliminer. Graduellement tout autre parti que NSDAP sera interdit (14 juillet 1933) et même les opposants dans son sein éliminés lors de la Nuit des longs couteaux (30 juin 1934). C'est donc le Décret sur protection du peuple et de l'État suite à l'incendie qui donnera à Hitler la première base de la dictature légale, suspendant même les libertés individuelles. [...]
[...] Socialement acceptable, à deux pas un chancelier, il n'arrêtera pas à chercher la bienveillance des élites. Devant les industries de la Ruhr, à Düsseldorf, le 26 janvier 1933 il déclare le véritable règne du peuple, c'est de laisser ce peuple être gouverné par les hommes les plus doués et promet de dissoudre les syndicats. Hitler acquiert dans les milieux de droite une meilleure notoriété, ainsi que cette aréole de respectabilité patriotique (et antimarxiste) qui finira par le conduire au pouvoir. [...]
[...] s'appuie sur les conceptions et les élites traditionnelles, terrorisées par le communisme, A. Le national-socialisme s'inscrit dans les conceptions du XIX siècle pangermanisme, darwinisme social et antisémitisme Il s'agit de comprendre jusqu'à quel point l'avènement de nazisme est consacré par l'héritage allemand et c'est NOLTE qui situe le national- socialisme dans la continuité des perceptions du XIX siècle: le pangermanisme, le darwinisme social et l'antisémitisme. Selon certains auteurs, l'antisémitisme apparaît très tôt, avec la glorification de la langue allemande et la haine du capitalisme financier acquérant, au XVIIIe siècle, l'aspect physiologique et racial. [...]
[...] et avec un nouveau NSDAP au service du peuple utilise la crise socio-économique et politique pour s'emparer du pouvoir d'une manière légitime A. La réorganisation de NSDAP et les ébauches d'une dictature au service du peuple facilitent la prise du pouvoir C'est notamment la réorganisation du NSDAP et sa présentation comme étant au service du peuple qui vont dépeindre le parti de la façon la plus attirante pour les électeurs. À à la libération de Hitler, le parti se trouve dans une situation particulièrement catastrophique : il est entièrement interdit, Scheubner-Richter et Eckart sont morts, Goering est en exil, et le remplaçant de Hitler, Rosenberg, n'a point réussi. [...]
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