Après la vogue pour l'ethnologie (et l'étude des civilisations « autres »), on s'intéresse à ce qui fait la force de résistance des sociétés, à la permanence de leurs valeurs et de leurs structures. C'est la découverte de l'autre dans l'espace, qui relativise l'européocentrisme. Les ethnologues reviennent alors en métropoles et découvrent des « colonies intérieures » au monde occidental.
Les historiens vont alors chercher dans le présent, les séquelles et traces d'un passé toujours visible. On découvre l'exotisme près de chez soi, dans l'étude par exemple de la population bretonne. L'orientation des recherches vers les blocages et les phases d'équilibre de la société se renforce à partir des années 1970. L'occident redécouvre les charmes d'un âge d'or perdu, de la belle époque d'avant les 30 glorieuses (...)
[...] Les fluctuations des représentations d'une société se trouvent donc dans le prolongement de son évolution sociale. Les mentalités ne sont plus alors considérées comme des études détachées du réel, mais elles font partie intégrante de l'étude d'une société. Sa méthode diffère de celle de Ariès, pour étudier les attitudes face à la mort, il étudie successivement la mort subie, la mort vécue et le discours sur la mort Il étudie la mort vécue au moyen âge, la théâtralisation, les danses macabres, et constate une mutation des mentalités à l'époque des lumières : les pompes baroques ont vécues Avec la vogue pour l'histoire des mentalités, les historiens ont cru pouvoir accéder enfin à une histoire totale, et affirmer une vocation hégémonique de l'histoire vis-à-vis des autres sciences sociales en proclamant que tout relève de l'histoire. [...]
[...] Les programmes s'inspirent alors des orientations nouvelles des écoles des Annales pour leur trouver un prolongement dans l'enseignement secondaire. La discipline historique est intégrée dans un ensemble plus large : celui des sciences sociales. On niveau des contenus, on insiste sur la longue durée, sur les permanences et sur une vision délibérément éclatée de l'histoire : on étudie des tableaux statistiques des temps forts (Athènes, Rome ) et de grands thèmes diachroniques (6e > l'agriculture a travers les âges, 5e > les transports à travers les âges). [...]
[...] Le groupe de la Bussière Ce groupe informel a beaucoup contribué, de manière souterraine, au renouvellement de l'histoire religieuse. Ces historiens, se réunissant annuellement à l'abbaye de la Bussière, avaient l'habitude de dépasser les coupures entre périodes et confrontaient les travaux es médiévistes, moderniste, contemporanéistes et même de quelques antiquisants. Né en 1958, ce petit groupe d'anciens khâgneux s'est intéressé à l'histoire religieuse à une époque ou celle-ci n'avait que peu de place à l‘université. En 1967, l'arrivée dans le groupe de Michel Certeau entouré de futurs grands noms tels que Jaques Le Brun, Hervé Martin, Dominique Julia ou Michel Sot a renouvelé le groupe et a conduit à la naissance d'une histoire du religieux centré sur le vécu et la croyance. [...]
[...] Pour Jacques Revel, l'histoire n'a pas à porter le deuil de l'histoire totale pour lui la fragmentation du savoir historique tient à l'existence d'un espace scientifique différent de celui ou ont œuvré les Annales de 1930 à 1960. Pour Michel Foucault dans l'archéologie du savoir, il y a la une mutation épistémologique qui maque la rupture avec une histoire continuiste. Il ne vise pas à obtenir une synthèse globale et préfère étudier les fragments du savoir dans une sorte de discontinuité historique. L'histoire doit renoncer à l'élaboration de grandes synthèses pour s'intéresser davantage à la dispersion des savoirs. [...]
[...] C'est dans l'étude de cette mystique que De Certeau définit une nouvelle anthropologie et histoire du croire. Cette orientation est sous-jacente dans les années 80' à l'intérieur de l'histoire religieuse en France, qui a réussi à s'imposer dans l'université avec la multiplication des centres de recherche à Paris et en province. VI. Les remises en cause du roman national Dans l'après guerre, l'enseignement de l'histoire est peu modifié et l'on perpétue le cadre lavissien construit autour de la glorification de la patrie. [...]
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