Historiens du XIXème siècle, siècle de l'Histoire, historiens français, historiens engagés, héritage du passé
Notre exposé porte sur les historiens du XIXe siècle, donc il s'agit en quelque sorte d'une étude de l'historiographie de cette époque.
L'historiographie peut se comprendre comme l'étude de la méthodologie et du développement de l'Histoire en tant que discipline, donc en quelques sortes de l'Histoire de l'écriture de l'Histoire.
Le XIXe siècle a été dans ce domaine une période riche en changements, à la fois dans la manière de concevoir et d'écrire l'Histoire.
Ce que nous allons tenter de déterminer à travers cet exposé est, au-delà des changements historiographiques, dans quelle mesure les historiens du XIXe siècle, détenteurs du savoir historique, ont-ils contribué à une rupture avec l'ordre ancien, voire à l'avènement d'une société nouvelle ?
Nous nous concentrerons particulièrement sur les historiens français, nombreux et représentatifs de la situation européenne à cette époque, mais il faut garder à l'esprit que c'est également en Allemagne que se développent la connaissance historique et l'étude de cette discipline – avec l'historien Theodor Mommsen notamment, et surtout, au milieu du siècle, l'importance de la conception matérialiste de l'Histoire de Marx et Engels, que nous évoquerons rapidement.
[...] Il propose d'ailleurs une méthode historique dérivée des principes de médecine expérimentale. L'Histoire au service des idéologies de l'époque : des historiens engagés auprès des nationalistes et de la création d'une société nouvelle 1. Des historiens de l'Antiquité Bien qu'au XIXème siècle c'est surtout l'Histoire du Moyen Age et de la Révolution française qui intéresse les historiens, il y a dans le même temps un retour vers l'étude de l'Antiquité. C'est à cette époque en effet que se constituent des ouvrages de référence toujours actualisés et mis à jour aujourd'hui sur le fonctionnement des sociétés antiques. [...]
[...] Ses livres sur l'Histoire de France vont mettre en valeur la nation française et ses victoires, il a rédigé beaucoup de manuels destinés aux élèves de primaire qui vont participer à diffuser l'idée de grandeur de la nation française. Ensuite, en plus d'être un historien nationaliste Lavisse va être une figure politique importante et notamment une figure de la IIIème République. Il a tout d'abord travaillé dans le cabinet de Duruy, alors ministre en charge de l'instruction publique. Duruy fait de Lavisse le précepteur du prince impérial. L'expérience de Lavisse auprès de Duruy va être capitale idéologiquement. Duruy était un ministre qui chercha à faire avancer l'instruction publique en recherchant à diffuser le savoir à tous. [...]
[...] En France, cette tendance inspire le courant du néo-traditionalisme positiviste d'historiens tels qu'Hippolyte Taine ou d'Ernest Renan. Au lendemain de la défaite de 1871, ces derniers incriminent la Révolution française et préconisent un gouvernement des élites. Ils estiment que le peuple et la volonté de changement sont un danger et tentent au contraire de préserver le patrimoine déjà existant. Ils essayent notamment d'attirer l'attention sur un patrimoine archéologique constitué au fil des siècles : c'est au XIXème siècle que l'archéologie se constitue comme science. [...]
[...] L'Allemand Mommsen quant à lui fut au XIXème siècle le plus influent spécialiste de la Rome antique. Il est l'auteur d'une monumentale Histoire romaine et d'un Corpus inscriptionum latinarum encore actualisé et mis à jour. Cette œuvre immense et exceptionnelle est couronnée en 1902 par le Prix Nobel de littérature. Enfin, l'historien bordelais Camille Jullian est considéré comme l'historien de la Gaule étant donné que son principal objet d'étude et de recherche, auquel il consacra la majeure partie de sa carrière était la Gaule antique. [...]
[...] De plus en plus, l'Histoire va être conçue comme une pratique scientifique. C'est en particulier l'école positiviste d'Auguste Comte qui entreprend de donner un cadre rigoureux à la recherche scientifique, en posant que toute connaissance doit être fondée sur des méthodes empiriques d'expérimentations et sur les lois scientifiques. Cette acquisition de méthodologie scientifique touche aussi le domaine des sciences sociales et humaines, qui apparaissent progressivement à cette époque et tentent d'étudier les comportements humains. Si on a vu qu'auparavant l'historien est considéré comme un simple écrivain, un conteur, cette nouvelle approche des sciences sociales le place à partir du milieu du siècle dans la catégorie des intellectuels. [...]
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