On considère le XIXe siècle comme le Grand siècle de l'Histoire. On admet communément que ce siècle commence vers 1810 et s'achève en 1910, à la veille de la Première Guerre Mondiale. Cette période est toujours fortement marquée par la Révolution française de 1789 à 1799, ce qui aura une grande incidence sur les réflexions historiques de l'époque. On assiste alors à une explosion de l'étude du genre historique, diffusé à grande échelle. Les historiens manifestent une grande curiosité de toutes les périodes historiques avec une certaine volonté de revenir aux sources et d'étudier la Révolution française, événement récent qui détermine leur époque. Les historiens de ces temps-là ont exprimé des vues novatrices sur la conception et l'écriture de l'Histoire. Ainsi, on voit apparaître deux genres majeurs durant ce siècle : jusqu'à la fin des années 1860, l'historiographie est majoritairement orientée vers la littérature et la politique, et à partir de 1870 on assiste à la naissance d'une Histoire plus « scientifique » et méthodique, fortement influencée par le positivisme. S'il demeure acquis que les historiens du XIXe siècle sont les fondateurs de l'Histoire de France, il convient toutefois d'en rechercher les raisons et d'étudier les moyens mis en œuvre pour aspirer à ce statut de fondateur.
[...] La question des origines de la France est un thème récurrent qui fera l'objet d'une grande partie des recherches des historiens. Ces derniers s'interrogent sur les racines de la France : qu'est-ce que la France ? Comment s'est-elle formée ? A quand remonte-t-elle ? Qui en sont les fondateurs initiaux ? Cette volonté du retour aux racines vient du fait que l'on veut comprendre les évènements actuels. Ainsi, le Moyen Âge revient à la mode après 1815 : on s'intéresse au roman chevaleresque Amadis de Gaule et aux personnages tels que Mérovée, Clovis, Charlemagne ou encore Roland. [...]
[...] Au contraire, le courant des historiens démocrates engendre une Histoire républicaine. Ces hommes ont cru au printemps des peuples de 1848. Ils voient dans les révolutions, comme celles de la France, de l'Italie et de la Grèce, une reconnaissance des idées républicaines. Ils sont contre la monarchie de juillet et le Second Empire. Michelet possédait des idées politiques républicaines fermes que son père lui avait transmises et l'exaltation de ses convictions se ressent dans son œuvre. Il y expose sa vision de l'Histoire comme un long combat de la liberté contre la fatalité. [...]
[...] Cependant, tout ceci engendre un fort nationalisme qui a influencé des idéologies comme celle de Charles Maurras, entre autres. De plus, cette Histoire pense que seuls comptent les établissements de fait. Les idées ne peuvent être qu'écrites. La tradition est oubliée. Tout ceci constitue ainsi les limites de ce Grand Siècle de l'Histoire et des historiens qu'est le XIXe siècle. [...]
[...] Taine accorde à l'Histoire le statut de science exacte : on permettra à un historien d'agir en naturaliste ; j'étais devant mon sujet comme devant la métamorphose d'un insecte (Origines de la France contemporaine, 1875). On fait de l'Histoire un récit alors naturaliste. Ernest Renan se rattache au positivisme, car il voit en la science le seul moyen permettant d'accéder à la vérité et toute vérité est de type historique. Dans Histoire des origines du christianisme, il expose sa vision d'un christianisme rationnel et critique. [...]
[...] La méthode de l'Histoire politique a un souci permanent de vérité : Thiers veut démêler la vérité historique du mensonge Le style d'écriture pour cette méthode est majestueux, avec une rhétorique froide : on veut contenir l'émotion et seulement faire un exposé exact et complet Ces historiens sont moins attachés au récit que les historiens romantiques, mais ne négligent pas la forme pour autant. Les faits sont observés scrupuleusement avec un sens du détail irréprochable, faisant de chaque recherche une sorte d'enquête policière. Ainsi, les historiens du XIXe siècle peuvent être considérés comme les fondateurs de l'Histoire de France par le renouveau qu'ils créent dans l'historiographie. La Révolution française de 1789 à 1799 a largement marqué les analyses de ces érudits. Ils recherchent alors un retour aux sources pour comprendre l'Histoire de France et ainsi se forger une identité nationale concrète. [...]
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