Historien, mémoire, Seconde Guerre mondiale, Vichy, régime nazi, de Gaulle, La Bataille du Rail, thèse du Bouclier, thèse de l'Épée, Pétain, Histoire de Vichy, Klaus Barbie, Shoah, Maurice Papon, Adolf Eichmann
Si l'Histoire est une science humaine évolutive, qui fait l'objet d'un travail critique, la Mémoire relève quant à elle d'un rapport affectif au passé. Elle est donc subjective et plurielle. À la fin du XXe siècle, on assiste pourtant à une intensification de la relation entre Histoire et Mémoire concernant la Seconde Guerre mondiale, notamment grâce aux NTIC (les Nouvelles Technologies d'Information et de Communication) et à l'ouverture de l'accès aux sources par l'État français.
À cette interface oeuvre l'historien, à qui il incombe de consulter, croiser et vérifier les informations pour contrôler leur fiabilité. Fatalement, il rencontre des difficultés dans l'exercice de son travail de recherche. Elles sont attribuables tantôt au manque d'objectivité de ses sources ou à l'évolution de leurs témoignages, tantôt à la censure inhérente au fonctionnement de la société dans laquelle il évolue. En outre, l'historien est le produit de sa formation et de son idéologie.
[...] Fatalement, il rencontre des difficultés dans l'exercice de son travail de recherche. Elles sont attribuables tantôt au manque d'objectivité de ses sources ou à l'évolution de leurs témoignages, tantôt à la censure inhérente au fonctionnement de la société dans laquelle il évolue. En outre, l'historien est le produit de sa formation et de son idéologie. Dans un tel contexte, comment l'évolution des Mémoires de la Seconde Guerre mondiale a-t-elle rendu possible et permet-elle encore aujourd'hui de lutter contre l'oubli ? [...]
[...] C'est un symbole fort et une reconnaissance de la responsabilité de l'État français dans la Shoah. Enfin, le négationnisme (idéologie qui consiste à réfuter l'existence des camps de concentration et d'extermination, et ce malgré les preuves historiques) est interdit par la loi en 1990. III Depuis 1990, le temps du devoir de mémoire Les différents acteurs de la société ont un rôle à jouer depuis les années 1990 pour s'assurer de la véracité des informations qui touchent le grand public concernant la Seconde Guerre mondiale. [...]
[...] Conclusion En somme, les Mémoires de la Seconde Guerre mondiale sont plurielles et ont beaucoup évolué. L'Histoire a d'abord été édulcorée voire réécrite pour éviter un bain de sang et pour permettre à la France de se reconstruire en minimisant la culpabilité de la population, de l'Après-Guerre à la fin des années 1960. Ensuite, les représentations ont progressivement basculé, les tords étatiques ont été reconnus, les criminels de guerre jugés et les Mémoires jusqu'alors occultées révélées. Depuis 1990, le devoir de Mémoire, qui doit permettre de bâtir une société plus juste, est la responsabilité de l'État français et des historiens, qui n'ont pas encore terminé leur méticuleux travail de recherche concernant cette période sombre de l'Histoire française. [...]
[...] Les femmes ayant eu des liaisons avec les Allemands (consenties ou forcées) sont tondues et lynchées en place publique, les collabos sont sommairement exécutés, pour un total de morts estimé à neuf mille personnes Les résistants de la dernière heure veulent avoir bonne conscience et n'hésitent pas à commettre à leur tour des atrocités sous couvert de justice rendue. Face à ces échauffements, l'épuration est assez rapidement légalisée, mais encadrée suite à la mise en place d'un gouvernement provisoire. Ce dernier créée la Haute Cour de Justice et ouvre des tribunaux spécialisés en provinces. Le but de la manœuvre est de contenir la colère des foules et d'éviter une guerre civile. La clémence prédomine, car il faut reconstruire le pays, l'État favorise donc la réconciliation. [...]
[...] Grâce à lui, les Français sont convaincus qu'ils ont tous résisté à leur échelle. Cette pensée est relayée par les arts, par exemple dans le film de René Clément La Bataille du Rail sorti en 1946, qui relate les sabotages des cheminots français. Inéluctablement, cette réécriture partielle de l'Histoire implique l'occultation des autres Mémoires. Par conséquent, les trois mille Juifs survivants se retrouvent isolés et ne sont pas écoutés : les Français préfèrent ne pas savoir ou oublier. Si une partie de la vérité est donc omise volontairement, il s'agit même de mensonge d'ampleur nationale au regard des Contre-Mémoires : c'est le cas de la thèse du Bouclier (Pétain) et de l'Épée (de Gaulle), exposée dans l'ouvrage Histoire de Vichy de Raymond Aron, publié en 1954, qui vise à réhabiliter Pétain et Vichy en s'appuyant sur un raisonnement que l'on sait aujourd'hui calomnieux. [...]
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