Historien, mémoires, génocide des juifs, Shoah, Claude Lanzmann, Guerre mondiale, mémoire juive, Vel d'Hiv, construction mémorielle, BAC 2018, Simone Veil, Charles de Gaulle
Selon l'historien français Henri Rousso, "la France de Vichy [est] un passé qui ne passe pas". Cette formule résume bien la difficulté française à reconnaître l'implication de l'État dans la collaboration et le génocide juif de la Seconde Guerre mondiale. À la suite de la Seconde Guerre mondiale, la construction mémorielle est en effet difficile.
L'histoire et la mémoire de cette guerre ont été tantôt conflictuelles, tantôt complémentaires. L'historien est celui qui cherche à expliquer et comprendre les faits passés en adoptant une démarche scientifique. Au contraire, la mémoire est le souvenir de ces faits qui sont souvent remaniés, évolués et dont plusieurs cohabitent dans une même société.
[...] Ce terme signifie qu'il fait du régime de Vichy une parenthèse à oublier, et que la France doit être le vainqueur puisqu'il affirme une majorité de résistants. Ce choix de mémoire fait consensus à niveau politique. Le PCF valorise aussi ce mythe résistancialiste en mettant en avant des héros résistants socialistes. Des stations de métro, des rues ou encore des écoles sont nommées selon les grands héros mis en avant par le pouvoir. Le mémorial français de la France combattante est créé au mont Valérien en 1960, en 1964 Jean Moulin, grand héros de la Résistance au côté de Charles de Gaulle, est accueilli au Panthéon. [...]
[...] L'historien et les mémoires du génocide des juifs Selon l'historien français Henri Rousso, « la France de Vichy [est] un passé qui ne passe pas ». Cette formule résume bien la difficulté française à reconnaître l'implication de l'État dans la collaboration et le génocide juif de la Seconde Guerre mondiale. À la suite de la Seconde Guerre mondiale, la construction mémorielle est en effet difficile. L'histoire et la mémoire de cette guerre ont été tantôt conflictuelles, tantôt complémentaires. L'historien est celui qui cherche à expliquer et comprendre les faits passés en adoptant une démarche scientifique. [...]
[...] Le rôle des historiens De l'armistice de 1945 jusqu'à la fin des années 1960, les historiens sont totalement exclus de la construction mémorielle du génocide des juifs. La sortie de la guerre est d'abord marquée par une période extrêmement troublée de vengeance, qui entraîne un effacement des mémoires du crime. On assiste à des épurations sauvages, c'est à dire des traques spontanées de citoyens envers d'autres pour se venger de l'implication des uns et des autres dans la guerre. C'est pourtant un moment crucial pour le pays : tout est à reconstruire. [...]
[...] Celle-ci vise à sanctionner les ouvrages négationnistes. Elle fait débat, certain estiment que c'est à la logique scientifique de démontrer leur fausseté et non pas à la logique politique de supplanter les historiens. Les actions politiques de rappel de cette mémoire continuent, en 1999 une loi indemnise les familles juives spoliées durant la guerre. On parle alors d'hypermnésie, le politique cherchant à tout prix à étouffer les conflits mémoriels en revendiquant des actions politiques. Ainsi les présidents de la République française jouent un grand rôle et marquent l'évolution de la mémoire du génocide. [...]
[...] La vision est victimaire, le but est la survivance de la mémoire juive de ce génocide. Cependant, la fin de cette période est aussi marquée par la montée du révisionnisme et du négationnisme. Jean-Marie Le Pen ou Darquier de Pellepoix font des déclarations publiques niant ou minimisant la réalité du génocide. III. Un retour des acteurs politiques Ainsi il s'agit ces trois dernières décennies d'apaiser les conflits mémoriels, et cela passe par un retour des acteurs politiques. En réponse au négationnisme, la loi Gayssot est adoptée en 1990. [...]
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