L'affaire dite du « Watergate » est un exemple resté célèbre d'espionnage et de corruption politiques, révélé par la presse et par une longue enquête parlementaire, qui se déroula aux Etats-Unis entre 1972 et 1974. Elle mit au jour un certain nombre de pratiques illicites de la part de la Maison blanche. Elle contraignit le Président Nixon à démissionner de ses fonctions, et modifia pour longtemps les rapports d'influence entre le Président et le Congrès, tout comme le prestige attaché à la fonction présidentielle. Le Watergate eut également d'énormes répercussions à l'échelle de la politique intérieure. C'est aussi l'un des cas exemplaires, dans l'histoire américaine contemporaine, de l'influence du « quatrième pouvoir », autrement dit des médias, en démocratie.
Certains observateurs la qualifient de scandale politico-médiatique le plus important qu'ait jamais connu l'Amérique. Il est vrai que le statut des acteurs impliqués, les méthodes utilisées par ces derniers, les mensonges répétés du pouvoir exécutif, ainsi que la mise au jour des événements par une longue enquête du Congrès et de journalistes sur certaines pratiques illégales de l'administration présidentielle peuvent le laisser penser. Le scandale du Watergate a marqué les esprits au point que les médias utilisent régulièrement le suffixe -gate pour évoquer d'autres affaires retentissantes à caractère politico-financier, géopolitique ou sexuel ayant eu lieu depuis, comme par exemple l'« Irangate » (années 1980), le « Monicagate » (fin des années 1990) ou, en France, l'« Angolagate » (années 1990) (...)
[...] Tous se voient reprocher d'avoir essayé d'étouffer l'affaire du Watergate. Nixon joue alors son va-tout : le 30 avril 1974, à la télévision, il annonce la retranscription de 46 conversations relatives au Watergate, dans un rapport de plus de 1.000 pages. Mais cette annonce fait passer le Président pour un manipulateur, voire pour un paranoïaque La chute progressive des plus proches collaborateurs de Nixon n'a de plus jamais cessé de jeter le doute sur la probité et la responsabilité réelle de ce dernier. [...]
[...] Le lendemain, Gérald Ford, vice- Président depuis décembre 1973, prête serment : selon la Constitution américaine, il prend les fonctions présidentielles jusqu'aux prochaines élections. Le 8 septembre, il accorde à Nixon son pardon pour toutes les offenses commises Cette décision, très impopulaire, évitera au président déchu un procès qui aurait eu l'avantage de faire un peu plus la lumière sur le scandale du Watergate. De facto, celui-ci ne sera finalement jamais complètement éclairci. Le discrédit qui est alors jeté sur le camp républicain profitera aux démocrates : Jimmy Carter sera élu Président des Etats-Unis deux ans plus tard. [...]
[...] Appelée par le gardien, la police arrête cinq hommes en flagrant délit d'intrusion illicite. L'affaire serait banale si les cambrioleurs n'avaient pas sur eux une importante somme d'argent et du matériel d'écoute électronique et sophistiqué. L'enquête policière, quoique peu approfondie, mettra en évidence l'implication du pouvoir politique fédéral et de la CIA. Au sein du parti républicain, les têtes commencent à tomber, notamment celle du président du CRP, le Comité pour la Réélection du Président, autrement dit l'entourage du Président Richard Nixon lui- même. [...]
[...] Sont-elles par ailleurs le révélateur d'autres pratiques douteuses ? Carl Bernstein et Bob Woodward vont dévoiler l'existence d'un important réseau qui tente de faire obstacle à tout opposant au gouvernement Nixon il existait ainsi une liste noire d'adversaires présumés à qui on a fait subir des harcèlements fiscaux ou judiciaires ainsi qu'un vaste système de corruption et de blanchiment d'argent. Ils vont aussi démontrer que le CRP a blanchi beaucoup d'argent dans l'organisation de la campagne électorale des républicains de 1972 et qu'il a financé un réseau d'espionnage politique, avec des ramifications en Amérique du Sud. [...]
[...] II Le dénouement : En mars 1974 débute la deuxième phase judiciaire de l'affaire : ce sont cette fois des hommes de première importance, et non plus de simples exécutants, qui sont entendus par le Grand Jury le tribunal préliminaire qui, aux Etats-Unis, a le rôle de définir les chefs d'inculpation. Parmi eux, Robert C. Mardian et Kenneth W. Parkinson, anciens présidents du comité en charge de la campagne présidentielle de Nixon en 1972 ; mais aussi John N. Mitchell, ancien ministre de la justice. [...]
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