Dans les années 70', les Annales connaissent une véritable fragmentation de l'histoire, celle-ci s'écrit désormais au pluriel. Ce n'est plus l'Histoire mais les histoires. Pierre Nora souligne cette rupture en affirmant : « nous vivons l'éclatement de l'histoire ». L'histoire s'attache désormais à des singularités ce qui a pour effet de développer une histoire « éclatée » (...)
[...] L'histoire doit renoncer à l'élaboration de grandes synthèses pour s'intéresser davantage à la dispersion des savoirs. Pour Foucault : L'être humain n'a plus d'histoire ou plutôt, puisqu'il parle, travaille et vit, il se trouve ( ) tout enchevêtré à des histoires qui ne lui sont ni subordonnées, ni homogènes . L'homme qui apparaît au début du XXe siècle est déshistoricisé La conscience de soi se dissout alors dans une multiplicité d'histoires hétérogènes. Il s'agit d'une véritable remise en question du traditionnel continuisme historique. [...]
[...] Pour Emmanuel Le Roy Ladurie : l'historien de demain sera programmateur ou il ne sera plus Il y a en effet à cette époque une croyance absolue dans les pouvoirs miraculeux des nouvelles technologies. Cet engouement pour l'ordinateur va d'ailleurs accentuer fortement le penchant des historiens pour la sérialisation. L'un des effets pervers de cette utilisation de l'informatique est de privilégier la longue durée, permanente et immobile. On définit alors les civilisations occidentales comme inertes et on les qualifie alors de sociétés froides L'utilisation majeure de données quantitatives en histoire relève avant tout d'une volonté de légitimation scientifique. [...]
[...] L'histoire s'est ainsi emparée des méthodes et des attributs des sciences sociales. L'histoire, revêtue de la rigueur mathématique à ainsi pu faire peau neuve et se présenter au public comme une nouvelle histoire La discipline historique, forte d'un rayonnement nouveau, semble donc sortir vainqueur, mais n'est ce pas au prix de la négation de ce qui fonde son savoir ? En effet la sérialité pose deux problèmes à l'historien : elle efface la singularité des structures sous les séries, et elle ne résout pas le problème du passage d'une série à une autre. [...]
[...] Ce n'est plus l'Histoire mais les histoires. Pierre Nora souligne cette rupture en affirmant : nous vivons l'éclatement de l'histoire L'histoire s'attache désormais à des singularités ce qui a pour effet de développer une histoire éclatée Le champ d'investigation de l'historien s'inscrivant dans la durée, c'est elle que l'on va déconstruire. Le temps unique se démultiplie en de nombreuses temporalités hétérogènes. A. Le deuil de l'histoire totale L'ordinateur a permis une approche nouvelle du temps historique qui donne naissance à l'histoire sérielle (terme utilisé par Pierre Chaunu). [...]
[...] Au point de départ de cette histoire sérielle, on retrouve l'histoire économique, qui s'est ouverte à d'autres dimensions de l'histoire humaine puisque les mentalités, et a psychologie sociale sont aussi des objets de l'histoire sérielle. Cette sérialisation, en s'appuyant sur des techniques plus scientifiques comme le comptage et l'ordinateur aboutit à des études descriptives ou faute de rechercher véritablement un système causal, on fait jouer telle ou telle causalité de manière arbitraire. Quand à Alain Besançon, il s'en prend au mirage d'une totalité historique pour s'attacher à l'histoire sérielle. [...]
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