Depuis le XIXe siècle, l'Asie orientale a été au centre de nombreuses rivalités politiques tant entre pays de la zone qu'entre l'Asie et les puissances colonisatrices occidentales. Ainsi la première moitié du XXe siècle est marquée par la volonté expansionniste du Japon qui s'est retrouvé en conflit avec la Chine, à cause notamment de l'annexion de la Mandchourie, ou avec divers pays de la zone. De même, l'Asie a été le théâtre des rivalités européennes en cours de la colonisation, et de la maîtrise de ces territoires. C'est la deuxième Guerre Mondiale qui va profondément modifier la donne dans cette région et permettre la naissance d'une véritable complémentarité entre pays d'Asie Orientale : zone comprenant la Chine, le Japon, les Dragons ou NPIA de la première génération (Taïwan, Singapour, Hong-Kong, Corée du Sud), les Tigres (Malaisie, Indonésie, Philippines) ainsi que les PMA indochinois (Laos, Cambodge, Vietnam). Ainsi on peut se demander comment ces économies ont évolué entre complémentarités et rivalités depuis 1945 et quelle est la situation actuelle ? Pour cela, nous verrons d'abord qu'au lendemain de la deuxième Guerre Mondiale, c'est une complémentarité qui va se mettre en place permettant ainsi une croissance forte et homogène de la zone. Toutefois, il s'agit de noter que cette complémentarité s'est vue remise en question avec l'affirmation des NPIA de première et deuxième génération ainsi qu'avec l'ouverture de la Chine en 1978, et qui a fait place à une rivalité industrielle et économique. Enfin nous verrons que la crise de 1997 a pu remettre en cause le système en place : aujourd'hui l'Asie orientale recherche une nouvelle complémentarité pour s'affirmer sur la scène internationale malgré de nombreuses rivalités politiques et territoriales latentes ...
[...] Enfin on voit que la complémentarité existe également entre Dragons et Tigres, et Dragons et Chine. En effet, une intégration nette des économies se fait au travers de la mise en place de triangles de croissance. Ainsi Hong-Kong, via les entrepreneurs taïwanais a délocalisé en Chine continentale, permettant par là l'essor des trois économies grâce aux avantages que l'une pouvait offrir à l'autre. De même Singapour gagne de l'espace en délocalisant vers l'arrière pays de Jahore en Malaisie puis finalement vers l'île de Batam dans l'archipel de Riau. [...]
[...] Il s'agit tout d'abord d'une complémentarité entre les deux pays susceptibles de devenir la puissance dominante de la région, à savoir la Chine et le Japon. Aujourd'hui, la Chine est devenue le premier partenaire commercial du Japon, alors que les Etats-Unis et l'Union Européenne. On remarque une complémentarité de leur productions respectives puisque la Chine exporte majoritairement des ressources naturelles et des produits à faible valeur ajoutée alors que le Japon s'est spécialisé dans les industries de pointe à très haute valeur ajoutée. [...]
[...] Enfin, la Chine est en conflit avec la Malaisie, l'Indonésie, le Vietnam et le Philippines en ce qui concerne les îles Paracels et Spratleys dans la mer de Chine méridionale. De plus, la Chine se retrouve en conflit avec le Japon vis-à-vis de l'intégration régionale : chacun des deux pays voulant jouer le rôle de leader dans la zone mais sans trop s'y impliquer. Ce dernier n'apprécie pas non plus la force politique et militaire de la Chine puisque celle-ci est dotée de l'arme nucléaire et possède un siège permanent au Coneil de Sécurité de l'ONU alors que le Japon est longtemps resté sans puissance militaire à cause des pressions américaines. [...]
[...] On a donc à faire à des économies qui après avoir joué la carte de la complémentarité pour permettre la forte croissance et le développement, ont misé sur les rivalités exacerbées pour attirer au mieux les capitaux et entreprises étrangères. Finalement la crise asiatique de 1997 a changé littéralement la donne dans le région : les pays asiatiques sont à présent à la recherche d'une nouvelle complémentarité de leurs économies qui devrait leur permettre de s'affirmer comme un tout sur la scène internationale, et ce malgré de nombreuses rivalités territoriale et politique latentes. [...]
[...] Ceci a permis l'industrialisation des NPIA, qui adoptent le modèle japonais et procèdent également à une remontée des filières. Le niveau de vie de ces pays augmente alors, ce qui offre de nouveaux débouchés à l'industrie japonaise avec l'émergence de ces nouveaux marchés orientaux, à une époque où les Etats-Unis commencent à mener des politiques de rétorsion envers le Japon. En échange, le Japon s'ouvre aux importations de matières premières et favorisent ainsi les exportations et l'insertion dans les échanges des NPIA. [...]
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