Si les révolutions de 1848 ont échoué, elles ont néanmoins suscité le réveil des aspirations nationalistes dans toute l'Europe : la création d'Etats-Nations s'avère être le maitre-mot du 19e siècle ; la « liberté des peuples à disposer d'eux-mêmes » - notion chère à la France... - en est le principe fondamental.
Aussi, partout en Europe, de 1850 à 1914, les Etats veulent s'ériger en véritables Etats-nations au nom de la liberté des peuples, mais aussi pour affirmer leur puissance et leur supériorité auprès de leurs voisins ; ceci entraine inévitablement des tensions et rivalités interétatiques (...)
[...] Dès 1900, les Etats se précipitent dans une singulière course aux armements afin de renforcer leur flotte de guerre et leur armée. Cette situation est d'autant plus grave et préoccupante du fait que la Russie et l'Autriche-Hongrie rivalisent d'influence dans les Balkans. En effet, les russes veulent protéger et dominer les peuples slaves, alors que l'Autriche-Hongrie s'oppose à tout rassemblement des slaves du Sud dans le même Etat (cela perturberait gravement son équilibre, étant composée d'une myriade de minorités). Cette opposition va provoquer de 1908 à 1913, une série de crises déstabilisantes. [...]
[...] S'il a permis les unités de certains Etats et est donc source de rassemblement, il a également nourri bien des affrontements, parfois sanglants, entre les Etats, entraînant par conséquent leur dislocation, leur démembrement. Les crises à répétition et les aspirations nationalistes vont très largement contribuer à engager la marche vers la Première guerre mondiale ; des alliances diplomatiques et offensives (Triple alliance et Triple entente) vont ainsi se constituer. La Grande guerre paraît rétrospectivement inévitable, en raison de la veillée d'armes et des crises qui la précèdent. [...]
[...] Le Reich ainsi créé rassemble par conséquent des minorités nationales (fractions de la population dont la culture, la langue, la religion, les coutumes diffèrent de celles de la majorité). Bismarck pratique donc un nationalisme de puissance. A contrario, la France privilégie la volonté des peuples de vivre ensemble. Ces deux conceptions opposées de la nation conception belliqueuse et basée sur la force en Allemagne, conception plutôt humaniste en France nourrissent des tensions. Dans les Balkans, les mouvements nationalistes suscitent maintes difficultés et de nombreux affrontements, tout comme en Autriche-Hongrie. [...]
[...] Ainsi, Bismarck réalise l'unité allemande en 1871, après trois guerres. Le 28 janvier 1871, l'Allemagne est créée autour de la Prusse ; les Etats du Sud sont annexés et la France cède l'Alsace-Lorraine à l'Allemagne. Les unités allemande et italienne se sont réalisées au détriment de l'Autriche, mais aussi de la France. Toutefois, l'Europe est agitée par de nombreuses autres crises résultant du nationalisme exacerbé de cette fin de siècle. * Le nationalisme et les aspirations nationales revêtent ainsi diverses formes, alimentant des tensions entre Etats. [...]
[...] Très vite, des tensions naissent entre les vainqueurs : aussi, une seconde guerre balkanique eclate ; la Bulgarie est la grande perdante de ce conflit Ces deux guerres ont permis à la Serbie, au Monténégro et à la Bulgarie de procéder à des annexions territoriales. De plus, l'Albanie est créée. Toutes ces transformations se sont réalisées au détriment de l'Empire ottoman. A la vieille de la Première guerre mondiale, celui-ci ne possède plus que Constantinople en Europe. La tension reste vive dans les Balkans, où les populations sont déstabilisées par les trois guerres qu'elles viennent de subir. Les frustrations se développent. * CONCLUSION Ainsi, le nationalisme exacerbé qui caractérise la période 1850- 1914 a alimenté de fortes tensions en Europe. [...]
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