Pour mieux comprendre le déroulement de cette tragique catastrophe, il nous faut décrire ce qu'est la mine à cette période. Avant la découverte de la houille qui modifia profondément notre région, il n'y avait pas d'industrie dans les quelques villages de la concession de Courrières où les habitants vivaient surtout de l'exercice d'une profession agricole. La mine a façonné peu à peu le paysage du Nord en hérissant des chevalets et de terrils et en le couvrant de cités et de corons comme en témoigne Emile Zola dans son œuvre Germinal : "ces routes du Nord, tirées au cordeau entre des villes manufacturières, allant avec des courbes douces, des montées lentes, se bâtissent peu à peu, tendent à ne faire d'un département qu'une cité travailleuse. Les petites maisons de briques, peinturlurées pour égayer le climat, les unes jaunes, les autres bleues, d'autres noires, celles-ci sans doute afin d'arriver tout de suite au noir final, dévalaient à droite et à gauche, en serpentant jusqu'au bas de la pente. Quelques grands pavillons à deux étages, des habitations de chefs d'usines, trouaient la ligne pressée des étroites façades. Une église, également en briques, ressemblait à un nouveau modèle de haut fourneau, avec son clocher carré, sali déjà par les poussières volantes du charbon".
Le bassin houiller du Nord-Pas-de-Calais s'étend sur 105 kilomètres de longueur sur 12 kilomètres de largeur englobant ainsi les régions de Valenciennes à celles de Bruay. Il appartient au grand gisement productif qui va de l'ouest de l'Angleterre à l'est du bassin de la Ruhr (Allemagne). Il fut longtemps le gisement le plus important de la France. C'est en 1662 que l'on découvre le premier gisement à Hardinghem dans le Boulonnais, mais c'est en 1720 que la première berline de charbon maigre est extraite à Fresnes-sur-Escaut. En 1841 à Oignies dans le Pas de Calais, le forage d'un puits d'eau permet de découvrir, dans le parc de Mme de Clercq, le gisement du Pas de Calais, houille qui sera exploitée par l'ingénieur Mulot en 1842 à 178 mètres de profondeur.
[...] Les deux outils principaux sont la rivelaine qui permet de saper à la base le panneau de charbon et le pic qui sert à faire tomber le charbon. La mauvaise posture et la lourdeur des outils provoquent des blessures. L'état de santé des ouvriers est mauvais. Les jeunes sont souvent de petite taille (1,50mètre), maigres, asthmatiques, ont de fréquentes maladies parasitaires. L'air au fond est irrespirable à cause des gaz s'échappant du charbon, appelés en terme de mineur des "puteux" (gaz malodorants et toxiques)et de la mauvaise circulation de l'air. [...]
[...] Les moulineurs sont des ouvriers qui travaillent à l'accrochage, ils s'occupent des berlines. Un reculeux aide ses camarades en ramassant le charbon pour le jeter dans les berlines. Les boutefeux sont des artificiers, ils sont chargés de faire exploser des panneaux de charbon ; il était appelé "pénitent", à cause de ses vêtements, au XIXe siècle car il avait également pour rôle de vérifier la présence du grisou. Le raccomodeux était souvent un mineur qui avait pour mission de réparer le matériel. [...]
[...] Cette maladie incurable réduit progressivement et irréversiblement la capacité respiratoire, même après l'arrêt de l'exposition aux poussières. Elle se complique parfois en tuberculose. Les puits et les galeries Au moment de la catastrophe de Courrières, les fosses sont reliées entre elles par des galeries. Il y a cinq fosses concernées : les fosses 2 et 10 de Billy-Montigny, la fosse 3 de Méricourt, les fosses 4 et 11 de Sallaumines. L'air entre par les puits 10 et 11 et sort par les puits 2 et 4. [...]
[...] Le sténo-dactylographe secrétaire rédige le courrier courant. Le pointeau comptable est un comptable spécialisé dans les travaux de la paye et de ventilation des salaires dans les prix de revient. Le "calin" est un terme en patois pour désigner un homme à tout faire dans les quartiers hormis la mécanique et l'électricité. Le perforateur poinçonneur doit effectuer 7000 perforations à l'heure. La formation professionnelle Le porion moniteur assure l'encadrement et la formation pédagogique des moniteurs et ouvriers moniteurs pour les leçons de travaux miniers. [...]
[...] Il y a mineur et mineurs Le terme de "mineurs", souvent attribué par le langage courant aux hommes chargés d'abattre le charbon, couvre une gamme assez large de métiers aux noms peu communs comme les abatteurs, ouvriers chargés de détacher des blocs de charbon de la veine. Etablissons les différents statuts des "mineurs". Le galibot était un jeune homme qui descendait à la mine à l'âge 12 ans seulement s'il avait obtenu son certificat d'études primaires. Sans ce certificat, il ne pouvait y descendre qu'à l'âge de 13ans. Avant de devenir mineur, il était chargé des corvées. [...]
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