C'est dimanche, jour de repos des mineurs. Les familles ont passé la nuit à prier, à pleurer leurs disparus. Mais le jour sera encore plus long que cette nuit. Dehors, l'odeur de brûlé prend à la gorge. L'horreur se lit sur tous les visages mais il faut se remettre au travail, sauver les mineurs emprisonnés au fond. Pendant la nuit, les travaux de sauvetage ont continué. La fosse nº3 de Méricourt est toujours obstruée. L'extraction se faisait à l'étage de 306 mètres. La fosse a une profondeur de 350 mètres. Il y a des étages à 200, 231, 250 et 300 mètres. Le cuvelage du puits a résisté à l'explosion, mais les boiseries ont cédé. Il y a des énormes tas de bois à l'étage 208. On travaille péniblement à les déblayer. Le puits plus bas est ouvert. Les équipes sont allées par la fosse nº10 de Billy-Montigny jusqu'à l'accrochage. Mais le travail de déblayage effectué au "tonneau" ou au "panier" par un petit nombre d'ouvriers est très long.
[...] À la fosse de Méricourt, l'ingénieur Léon décide d'envoyer une équipe pour explorer le puits principal. L'équipe comprenait le délégué mineur Simon, M. Leprince-Ringuet, le contrôleur des mines Fenzy et le porion contrôleur Pelabon. Sous le regard inquisiteur des familles, ils se dirigent vers le puits. La fumée est encore présente, elle rend difficile l'accès. À la bowette 280, la fumée est bien trop dense pour y pénétrer. La déception est grande. Combien de mineurs sont bloqués derrière ce barrage de fumée ? L'équipe se résout à abandonner cette bowette et continue à descendre. [...]
[...] Le travail est difficile physiquement et même mentalement. Comment découper un cheval qui nous a aidés pendant notre labeur avant la catastrophe? Au jour, les femmes s'impatientent. Certaines criaient : "pourquoi nous laissent-ils dans l'ignorance? Rendez-moi mon mari, je sais qu'il est encore en vie". Les enfants étaient là, immobiles, auprès de leur mère. Ils avaient les yeux rouges, fatigués d'avoir veillé. Des discussions entre ingénieurs et survivants s'entament. Il faut sauver les vies de ceux qui sont bloqués au fond. [...]
[...] Histoire de la mine de Courrières, le 11 mars 1906 C'est dimanche, jour de repos des mineurs. Les familles ont passé la nuit à prier, à pleurer leurs disparus. Mais le jour sera encore plus long que cette nuit. Dehors, l'odeur de brûlé prend à la gorge. L'horreur se lit sur tous les visages, mais il faut se remettre au travail, sauver les mineurs emprisonnés au fond. Pendant la nuit, les travaux de sauvetage ont continué. La fosse de Méricourt est toujours obstruée. [...]
[...] Comment leur dire ? L'équipe frappait pourtant sur les tuyaux, mais aucune réponse. Leurs appels restaient eux aussi sans réponse. L'équipe remonta vers deux heures de l'après-midi. Un peu plus tard, on parvint à désobstruer la voie Joséphine en 340. Le beurtia Bourlard devenait plus abordable mais on ne pouvait pourtant pas encore y descendre. À la fosse de Sallaumines on a découvert deux cadavres vers six heures et trois un peu plus tard. À neuf heures et demie, une équipe descendait courageusement. [...]
[...] L'équipe fut là encore stoppée par des éboulements. Impossible alors de pénétrer dans la veine Joséphine. M. Leprince-Ringuet concerte l'équipe sur ce qu'il faut faire. Les avis fusent. Il faut agir vite, pas le temps de réfléchir. Leprince-Ringuet décide de descendre seul à 326. À l'accrochage, quelques échelles tiennent à peine. Il commence à descendre, l'échelle bouge, elle menace de céder. L'équipe se concerte. Il faut rester groupé. Si Leprince-Ringuet reste seul, il va mourir. Ils décident alors de le suivre. [...]
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