Il faut rappeler que le concept de mentalité ne vient pas de la discipline historique, c'est un terme emprunté aux sciences sociales et plus précisément aux analyses de l'ethnologue Lucien Lévy.
La discipline historique s'empare de cette notion à travers l'étude de l'évolution des comportements, des sensibilités et des représentations (...)
[...] On lui confie la rédaction de l'article histoire des mentalités dans l'encyclopédie Nouvelle histoire, parue en 1978 sous la direction de Jacques Le Goff. Selon Ariès, le concept même de mentalité sert à mieux comprendre les voies de passage à la modernité. Il étudie par exemple la façon dont les sociétés traditionnelles ont pratiqués une forme originale de régulation démographique en généralisant l'âge tardif au mariage. A la différence de Mandrou, Ariès met en valeur les différenciations régionales plutôt que sociales. [...]
[...] Cependant, au-delà de l'intérêt incontestable de son étude, on peut s'interroger sur la légitimité d'une vision diachronique du temps qui embrasse des siècles autour d'un paramètre central (la mort). D. Les mentalités selon Georges Duby Outre les travaux de Philippe Ariès l'histoire des mentalités connaît un succès certain, si bien que des historiens des Annales tentent d'en établir les frontières et le contenu. Georges Duby est un historien des Annales qui, bien qu'indépendant des réseaux est sollicité fin 50' par Charles Samaran (adversaire des Annales) pour écrire l'article histoire des mentalités dans l'ouvrage collectif qu'il dirige. [...]
[...] - La prise en compte des hypothèses conscientes mais aussi inconscientes. - L'insistance sur la structure des croyances et sur leurs rapports mutuels par opposition aux croyances individuelles. Ces trois caractéristiques sont qualifiées par Lucien Febvre d'outillage mental Par ailleurs, la plupart des historiens des mentalités ont transposés les méthodes statistiques et les classifications qui avaient assurées le succès de l'histoire sociale. La longue durée s'adapte alors à un niveau considéré comme encore plus profond : celui de la nature humaine, dans son caractère immuable. [...]
[...] Les fluctuations des représentations d'une société se trouvent donc dans le prolongement de son évolution sociale. Les mentalités ne sont plus alors considérées comme des études détachées du réel, mais elles font partie intégrante de l'étude d'une société. Sa méthode diffère de celle de Ariès, pour étudier les attitudes face à la mort, il étudie successivement la mort subie, la mort vécue et le discours sur la mort Il étudie la mort vécue au moyen âge, la théâtralisation, les danses macabres, et constate une mutation des mentalités à l'époque des lumières : les pompes baroques ont vécues Avec la vogue pour l'histoire des mentalités, les historiens ont cru pouvoir accéder enfin à une histoire totale, et affirmer une vocation hégémonique de l'histoire vis-à-vis des autres sciences sociales en proclamant que tout relève de l'histoire. [...]
[...] C'est à ce moment (vers 1025) que deux évêques, Gérard de Cambrai et Adalbéron de Laon expriment l'idée d'un schéma trifonctionnel de la société : Les uns prient, les autres combattent, les autres encore travaillent (Oratores, Bella tores, Laboratores). E. Les mentalités selon Robert Mandrou Le second texte-manifeste d'un l'histoire des mentalités est celui d'un proche de Lucien Febvre : Robert Mandrou, charger de rédiger l'article mentalité pour l'encyclopoedia universalis en 1968, soit au moment ou cette histoire connaît un regain d'intérêt dans la profession. Tout en définissant une méthode rigoureuse, il émet des réserves vis-à-vis de la psychanalyse. L'histoire des mentalités est pour lui un moyen de parvenir à une histoire véritablement totale et dialectique. [...]
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