Kurai Tanima. « La vallée noire ». Ce nom renvoie à la période de l'histoire japonaise allant de 1931 à 1941. Cette décennie, qui précède le déclenchement de la guerre du Pacifique, coïncida avec une forte montée du militarisme et du nationalisme. Le libéralisme idéologique, qui avait commencé à se développer dans les années 1920, fut tué dans l'œuf. Aussi, le Japon pratiqua une politique étrangère très agressive. Ainsi, je détaillerai d'abord la période allant de la crise bancaire de 1927 au coup d'Etat du 26 février 1936 puis, dans un second temps, j'analyserai les années qui précédèrent le déclenchement de la guerre du Pacifique. Enfin, dans une troisième partie, j'expliquerai les raisons de la montée du militarisme dans les années 1930.
[...] Le climat général se détériora pendant l'été suite à des incidents mineurs. Divers officiers se trouvant sur place, avec l'appui de militaires à Tokyo, dont beaucoup avaient participé à l'Incident de mars décidèrent brusquement d'occuper Moudken et d'autres villes alentour le 18 septembre. Le 19, le gouvernement, mis devant le fait accompli, fut contraint d'enregistrer l'occupation militaire de Moudken, puis de Tchang-Tchoun. A l'étranger, les représentants nippons s'activaient pour rassurer les chancelleries en leur expliquant que ce n'étaient que des mesures militaires momentanées. [...]
[...] Ce rôle avait été auparavant joué par le groupe de Genrô mais depuis 1924, Saionji en était le seul survivant. Ce dernier s'abstenait dans la plupart des cas d'intervenir en politique. Sa principale préoccupation était plutôt de veiller à ce que l'Empereur s'immisce le moins possible dans les décisions politiques afin que sa position ne puisse prêter à controverse. L'on peut d'ailleurs d'interroger à propos de cette attitude réservée. En effet, si Saionji avait conseillé à l'Empereur de retirer son armée de Mandchourie, peut-être le conflit n'aurait pas pris telle tournure. [...]
[...] Mais comme les fois précédentes, ce dernier les refusa. Au début de 1939, Konoyé, n'arrivant pas à mettre un terme au conflit, se retira. Le nouveau gouvernement fut formé par le baron Hiranuma. C'est à ce Cabinet que se posa la question d'une alliance avec l'Allemagne, qui ne manquait d'ailleurs pas d'attrait eu égard aux victoires diplomatiques de Hitler en Europe. Mais cette hypothèse fut écartée en août 1939 lorsque Russes, qui étaient toujours en conflit avec l'Archipel, et Allemands signèrent le pacte de non-agression. [...]
[...] Fin novembre, la situation n'ayant pas évoluée, les porte-avions et navires japonais firent route vers le Pacifique Nord. Une semaine plus tard, le Japon attaqua Hawaï, Hong Kong, la Malaisie, Singapour et les Philippines. La guerre du Pacifique avait commencé. III. Les raisons de l'avènement du militarisme A. Un système institutionnel faible Si l'on prend un tant soit peu de recul sur l'histoire nippone de la première moitié du XXe siècle, force est de constater que le nationalisme s'est rapidement imposé. [...]
[...] Cet événement provoqua de vives réactions dans l'armée nippone. Au même moment, dans l'Archipel, le 9 février 1932, l'ancien ministre des Finances Inoué fut assassiné. Cet attentat fut suivi de nombreux autres visant les hommes proches des zeibatsus, dont le baron Dan, le directeur général de la Mitsui. L'on apprit plus tard que Inoué et Dan étaient tombés sous les coups de la Ligue du Sang, une association secrète de jeunes fanatiques ultra-nationalistes. Le 15 mai 1932, c'est le premier ministre Inukaï qui fut assassiné à son tour. [...]
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