Née de la colonisation anglaise, la question d'Irlande, vieille d'au moins quatre siècles, est celle de l'affirmation, face à l'Angleterre, d'une nation irlandaise s'appuyant sur des critères ethniques (les origines celtes), linguistiques (la langue gaélique), culturels (la non assimilation par les Romains) et religieux (le catholicisme). Aurait-elle enfin, à l'aube du troisième millénaire, trouvé une solution ?
[...] Le 21 juillet 1972 restera en particulier dans l'Histoire comme le Bloody Friday de Belfast. La même année, Londres impose à l'Irlande du Nord le direct rule, vu l'ampleur de la guerre civile. 1998 2009 : 11 ans de paix instable L'accord historique du 10 avril 1998, solution durable à la question nord irlandaise ? La large victoire des travaillistes de Blair en mai 1997 change la donne politique et met un terme aux affrontements communautaristes et d'unification en Irlande du Nord. [...]
[...] Si la vieille question irlandaise a été définitivement résolue au sud de l'île, elle semble encore ouverte au Nord, les unionistes étant réticents au processus de paix comme à l'unification. Il faut dire que la forte natalité des catholiques a fait passer leur part de 34 à 45% entre 1911 et 2008, réduisant l'écart avec les protestants à personnes, et qu'ils finiront par devenir majoritaires. Un référendum pourrait alors imposer démocratiquement la réunification de l'île, comme le prévoit l'accord du 10 avril 1998. [...]
[...] Le Parlement de Dublin est supprimé, les Irlandais doivent payer la dîme à l'Eglise anglicane, souffrent de discriminations et ne possèdent que 10% des terres de leur île. La répression qu'ils subissent est particulièrement féroce sous Cromwell (1649-1658) La résistance irlandaise à l'impérialisme britannique De l'occupation anglaise naissent plusieurs mouvements nationalistes irlandais : Association pour la révocation de l'Acte d'Union (O'Connell, 1840), Jeune Irlande (Davis, 1842). Mais tous souffrent des conséquences de la Grande Famine (1845-1849 : 1,5 million de morts et 1 million d'émigrés) et de la répression anglaise. [...]
[...] De fait, l'impérialisme anglais continue cependant à s'exercer au Sud, sous des formes économiques et culturelles. Si la langue anglaise a fini par supplanter le gaélique en Irlande, l'impérialisme britannique a cependant dû abandonner totalement le sud de l'île, d'abord politiquement puis économiquement, grâce à l'intégration réussie de l'Irlande dans l'Union européenne. Quant à la question d'Irlande du Nord, elle reste en suspens pendant une cinquantaine d'années, malgré la domination sans partage de la majorité protestante unioniste sur la minorité catholique nationaliste en Ulster. [...]
[...] Le maintien du joug anglais au nord de l'île et d'une certaine influence au Sud Pour le Royaume-Uni, le maintien des 6 comtés du Nord au sein de la couronne est justifié par la présence d'une majorité protestante, unioniste autour de Belfast, seule région où la colonisation anglo- écossaise a été un succès, notamment pour des raisons géographiques (enclavement de l'Ulster). Après le Traité de Londres, la question irlandaise reste vivace dans toute l'île, non seulement parce que le Nord est demeuré britannique (alors que 3 comtés sur 6 sont à majorité catholique) mais aussi à cause du statut de dominion du Sud de l'île, qui doit toujours prêter allégeance à la Couronne britannique. Les nationalistes irlandais se divisent ainsi entre pro et anti-traité, ce dernier ne leur apportant ni l'indépendance complète, ni l'unité nationale. [...]
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