Les populistes dits narodniki sont issus du mouvement dont le but était bien d'« aller au peuple » : ces intellectuels voulaient partager la vie de la paysannerie- dans une Russie du XIXème siècle essentiellement agraire et peu industrialisée - idéalisant une « âme russe » authentique, mais aussi combattre le tsarisme par l'éducation du peuple. lLe populisme a enrichi de manière considérable l'histoire russe du XXème siècle. Pourquoi le populisme n'a-t-il pas eu une assise nécessaire pour trouver l'appui de la société russe pour se développer ?
[...] Alexandre II néanmoins va tenter de remédier à cela par la reforme de la justice par exemple. L'oukaze (le décret) le plus important est celui de 1861 qui affranchis les serfs (rappel : près de 11 millions sur 60) Néanmoins, l'effet produit n'était pas celui attendu. L'affranchissement des serfs contraint ceux-ci à se mettre sous la protection de seigneurs. Certes on a une abolition officielle du servage mais rien n'est administrativement prévu pour la mettre en œuvre : les serfs sont dépourvus de la terre qu'ils cultivaient puisque seul le tsar a le droit, dans la loi, de redistribuer se terres. [...]
[...] Pourtant cette mission devra se heurter aux difficultés du peuple lui-même mais aussi au régime tsariste absolu. C. Un mouvement atomisé par le tsarisme dans une société bloquée Le peuple étant généralement paysan, il ne reçut pas l'éducation de la bourgeoisie et est en grande partie analphabète (obstacle de plus pour la diffusion des idées populistes). La guerre de Crimée marque le véritable retard de la Russie sur le reste de l'Europe. Ce retard est dû en partie à un régime absolu sévère. [...]
[...] Va alors se creuser une tendance révolutionnaire vidé des principes réformistes initiés par Herzen : le nihilisme, version extrémiste du populisme russe qui va encore plus loin dans l'individualisme, la sévérité de la morale. Contre l'utopisme des réformistes, la destruction et la révolution sont ses seules mots d'ordre : la négation, c'est mon Dieu disait Bielinski. Les diverses organisations deviennent elles aussi plus révolutionnaires et violentes : on observe une scission au sein de Terre et Libertés entre une branche révolutionnaire (la Volonté du peuple et l'autre plus pacifique. [...]
[...] Il serait alors intéressant de voir quels courants (comme le marxisme de Plekhanov) ont tentés de remédier aux impasses du populisme russe, comment la résultante a affecté le siècle suivant ; mais aussi les divers populismes européens et étudier leurs similarités sur leur impact sur la société. Bibliographie : - DORNA Alexandre, Que sais-je ? Le populisme, Paris, PUF - GIRAULT, René. Peuples et nations d'Europe au XIXe siècle, Paris, Hachette Supérieur, Carré histoire - HERMET Guy, Les populismes dans le monde : Une histoire sociologique XIXè- XXè siècle, Paris, Fayard - PESSIN Alain, Le populisme : le populisme russe - populisme, mythe et anarchie2, Lyon, Atelier de création libertaire - VENTURI Franco, Les Intellectuels, le peuple et la révolution. [...]
[...] Les étudiants partent dans les campagnes pour développer le mythe du peuple russe dans le début des années 1870. Néanmoins, l'intelligentsia, la couche sociale qui veut renverser l'ordre établi par le tsar, n'est pas composée uniquement d'intellectuels mais est en partie prolétarienne. Pourtant, bien que la pensée des intellectuels fût plus morale que politique, le peuple n'a pas été sensible à ces considérations. Les écoles du peuple lieu de resocialisation qui veulent copier le peuple en retrouvant l'âme russe préservée par l'obchtchina, ne donnèrent pas le résultat escompté. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture