Se pencher sur l'histoire de l'idée européenne, c'est d'une part mettre en valeur les différents héritages historiques des Européens, et d'autre part analyser les projets successifs d'unité politique de l'Europe. Jean-Louis Quermonne écrit que l'idée européenne est née à la chute de l'Empire romain, à une époque où l'Europe pouvait être unifiée à travers la religion chrétienne.
Dans quelle mesure les projets antérieurs d'unification européenne ont-ils posé les bases de l'Union européenne actuelle ?
[...] Coopération bien en dessous de tous les espoirs des penseurs de l'Europe mais par laquelle les pères fondateurs garantissent la paix et transigent avec les réticences des pays européens à transmettre de leur souveraineté. Tout grand événement historique a commencé comme utopie pour finir comme réalité. écrivait le comte Coudenhove-Kalergi. L'idée européenne a aboutit à l'Union Européenne mais à travers les âges, il fallut se battre pour une Europe démocratique, respectant les nationalités mais également négocier avec des Etats qui refusaient de transférer un peu de leur souveraineté. [...]
[...] Mais dans cette période de repli identitaire des peuples, tous ces projets apparaissent comme utopiques ou dangereux. De cette période, la communauté européenne du XXe siècle a retenu l'importance du respect des identités nationales dans une identité plus vaste, comme l'annonçait prophétiquement Victor Hugo lorsqu'il appelait à la création des Etats Unis d'Europe en 1848 : Un jour viendra où vous France, vous Russie, vous Angleterre, vous Allemagne, vous toutes nations du continent, sans perdre, vos qualités distinctes et votre glorieuse individualité, vous vous fondrez étroitement dans une unité supérieure et vous constituerez la fraternité européenne Mais respecter chaque peuple dans une organisation fédérative engendre un problème sur lequel l'Union européenne se heurte depuis sa création : les degrés de souveraineté nationale et supranationale. [...]
[...] Mais sa proposition est rejetée par les Etats européens. En effet, l'Europe unie est longtemps apparue comme un désagrément avant d'être un avantage ; la perte de souveraineté effraie les Etats. La proposition de Briand tombe dans l'oubli lorsque la Seconde Guerre mondiale se déclenche comme l'avait prophétiquement annoncé le comte Coudenhove-Kalergi. Est-il possible que sur la petite presqu'île européenne Etats vivent côte à côte dans l'anarchie internationale, sans qu'un pareil état de choses conduise à la plus terrible catastrophe politique, économique et culturelle ? [...]
[...] Elle se dote le 4 novembre 1950 d'une charte européenne des droits de l'homme. On assiste donc à la fin des années 40 à une mise en place de solidarités politiques, économiques et militaires qui tracent les grandes lignes de la future Europe unifiée : une économie libérale, un respect de la démocratie et des droits de l'homme et un rejet du communisme. Mais ces solidarités sont hétérogènes (les membres différents selon les organisations), désunies (les pays de l'Europe ne sont pas dirigés par une seule et même entité supranationale) et ne possèdent pas de réel pouvoir décisionnel. [...]
[...] Conscient de la faiblesse du continent européen face aux nouvelles puissances. Il écrit : Ni l'Ouest, ni l'Est ne veulent sauver l'Europe : la Russie veut la conquérir l'Amérique veut l'acheter. Il appelle de ses vœux une communauté européenne politique soutenue par les intérêts économiques La communauté des intérêts pave le chemin qui mène à la Communauté politique. Cette communauté serait caractérisée par une cour d'arbitrage, une union douanière mais également une constitution avec un Parlement composé de deux chambres, une chambre des peuples et une chambre des États. [...]
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