Dissertation d'Histoire sur un sujet abordé en classe préparatoire pour les Grandes Ecoles.
[...] Chez Corneille, Horace se plie à une volonté supérieure, à la raison d'Etat, comme son père, comme Curiace et comme Sabine. Corneille choisit la tragédie pour exalter la royauté afin de bouleverser l'âme des spectateurs par la peinture de grandes passions. Le meurtre de Camille illustre bien ce propos, Corneille nous montre également l'Histoire des victimes et pas seulement des demi-dieux, ceux qui font l'Histoire n'ont pas toujours conscience de l'histoire qu'ils font. Dans les Mémoires d'outre-tombe, Chateaubriand nous montre en effet que le destin de l'humanité ne se joue pas toujours lors d'une bataille où lors de la signature d'un traité car les acteurs de la Grande Histoire sont aussi des gens ordinaires, les hommes, ni héros, ni roi, ni prince, l'homme lui même joue un rôle primordial dans l 'Histoire, le destin est aussi lié à des rencontres incongrues, à des découvertes inopinées mais aussi à ce que subissent les hommes durant l'Histoire. [...]
[...] L'Histoire ne peut être penser sans les grands événements qui s'y déroulent. La Grande Histoire paraît être la plus importante, c'est elle qui nourrit le destin d'un peuple, selon Claude Roy il en existe une autre. L'Histoire individuelle qui semblait être étouffée, reprend ces droits car les auteurs qui s'enracinent dans la mentalité de leur époque, exaltent l'individu, le moi, et reconnaissent par la suite l'Histoire d'autrui, celle des petites gens. Parfois une âme à elle seule pèse plus qu'un royaume, qu'un empire, parfois plus que le genre humain lui même. [...]
[...] Les hommes rentrent alors en conflit, il à luttes des classes et tous les événements marquent l'Histoire. L'Histoire des demi-dieux et l'Histoire des hommes parviennent à s'épouser après avoir connu bien des vicissitudes. L'Histoire semble s'écrire dans un livre où l'individu paraît absent ébloui par le prestige du héros cornélien. Pourtant les sentiments, les souffrances, les rencontres et les découvertes marquent aussi leur temps. L'individu, dévalorisé, en la personne de Louis Bonaparte, chez Marx, exalté chez Chateaubriand et Corneille, exprime son intimité profonde et l'Histoire qu'il vit. [...]
[...] Pour Marx, rien n'est stable dans l'Histoire, de nature dialectique, elle est continuellement travaillée par la contradiction. De nouvelles techniques, de nouvelles forces productives ne cessent d'apparaître et par conséquent tout influe sur l'Histoire. Si la Grande Histoire pèse sur le destin il en va de même pour l'Histoire des inventions, des peuples, et des rencontres, pour penser l'Histoire il est donc nécessaire de créer une osmose entre ces deux histoires, ce qui permettrait à l'historien, qui le veut, de retranscrire une Histoire qualifiée d'authentique, qui s'affirme à la fois comme un enjeu et comme un style. [...]
[...] Chateaubriand lui est un acteur totalement privilégié car il s'engage dans la troupe des émigrés, il connaît une vie de misère, et également une nomination à l'ambassade de Londres. Plus qu'un engagement il semble s'incarner dans l'Histoire elle même. Marx quant à lui prend parti sans ambiguïté, aucune, il revendique son attachement pour le peuple de Paris, qui à été martyrisé par les princes, et qui ont tout à perdre en menant Napoléon III au pouvoir. Corneille, lui choisit son camp à travers ces héros, Horace et Curiace sont deux amis qui deviennent ennemi au nom d'une cause qui les dépassent, qui leur est totalement supérieure. [...]
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