Depuis Homère évoquant la forme du monde dans la description du bouclier d'Achille durant la Grèce antique, la géographie a traversé les âges et a évolué ; que ce soit en terme d'objectifs, de raisonnements ou de perspectives : se sont développées la géographie physique, humaine, régionale... Cependant, son essor réel en tant que science autonome date du 19è siècle et plus spécifiquement du 20è. Autrefois, la géographie restait quelque peu subordonnée à l'Histoire (elle était comme on pourrait le dire, un « soutien de l'histoire », comme l'affirmait d'Alembert dans l'Encyclopédie au 18è siècle) jusqu'à ce que son émancipation l'érige en tant que science relativement autonome (...)
[...] Dans le même ordre d'idées, la prise en compte des ressources dans l'explication de la prospérité d'une nation est inévitable : on ne pourra à l'avenir parler de l'enrichissement brésilien sans mentionner ses immenses ressources naturelles, à la fois par l'exploitation du bois que par la plantation de nombreuses cultures sur les sols fertiles récemment déboisés : on ne peut donc passer outre la question des ressources naturelles, l'historien doit avoir des connaissances concrètes de ce dont disposait une civilisation donnée à un temps donné.En relation avec les ressources, l'historien doit, dans une vision quelque peu déterministe de la géographie, se pencher sur les intérêts des civilisations à s'implanter sur tel ou tel espace (totalement déterministe, Victor Cousin prétendait pouvoir expliquer l'histoire d'un pays par ses conditions géographiques). Les civilisations de l'Antiquité en particulier ont pris en compte les diversités naturelles pour leur implantation : ce n'est pas un hasard si les égyptiens se sont plus spécialement développés le long du delta du Nil qu'ailleurs, car cela leur offrait des perspectives immenses en rapport avec leur civilisation (terres fertiles, ressource hydrique, faune maritime) mais aussi vis-à -vis d'autres peuples : commerce maritime, mise en relation culturelle. [...]
[...] Certes, lors de cas épisodiques en Histoire (par exemple lorsque Louis XIV révoque l'édit de Nantes), l'enseignant peut se passer de Géographie ; ou même en Géographie, lorsque l'on étudie la formation d'une garrigue dans le paysage languedocien, le géographe peut se passer d'Histoire ; mais vue de manière globale (c'est-à -dire que l'on ne considère pas la branche exclusive de la géographie physique, par exemple, mais la Géographie toute entière), les deux matières elles-mêmes, ne pourront à un moment ou un autre se passer l'une de l'autre : que l'on soit chercheur en histoire/spécialiste en géographie ou enseignant, il sera fréquemment nécessaire de faire des références à l'une ou l'autre des disciplines ; chose qui différencie ces deux disciplines des autres. [...]
[...] Si l'historien a parfois une approche déterministe de la géographie pour expliquer l'implantation des premières civilisations, le géographe lui doit nuancer cette approche (comme l'a fait Vidal de la Blache au 19è siècle) et rendre compte des effets de ces implantations sur les territoires. L'homme s'est de tous temps adapté : une pluviométrie amoindrie pendant une époque donnée peut justifier le développement par les hommes de l'irrigation de leurs terres cultivables, et donc expliquer l'assèchement ou la disparition d'un fleuve (ou même d'une mer, cf. [...]
[...] Si l'on part du point de vue strict des concours, on peut constater encore une fois une liaison entre l'Histoire et la Géographie : le CAPES lie les deux, et dans les deux agrégations existe une épreuve de la discipline différente (citer les épreuves). Ainsi, même si la géographie a pu s'émanciper dans les années 40 suite à l'action d'Emmanuel de Martonne, les deux disciplines restent intimement liées aujourd'hui : c'est ce qu'a montré Braudel lors de l'essor de sa notion de géohistoire où il faisait un postulat selon lequel les évènements historiques sont à la fois la cause de la création des espaces et des territoires, mais que ces derniers exercent également une influence sur le processus historique étant donné qu'ils sont des conditions nécessaires au déroulement de l'histoire (en d'autres termes, l'homme exerce une influence sur la nature mais la nature en exerce une également) : il y a une relation de réciprocité indéniable.Pour en revenir à l'enseignement, comme l'ont souligné les nombreux détracteurs de l'agrégation de Géographie lorsqu'elle fut créée, les professeurs ont à enseigner les deux matières dans le secondaire. [...]
[...] mer d'Aral) : c'est l'un des objectifs de la géographie humaine qui étudie les activités des peuples, ayant connu son essor suite aux efforts de Paul Vidal de la Blache.Si l'on considère que l'Histoire est tout ce qui appartient au passé et que le géographe a des fonctions inhérentes d'aménagement du territoire ; il est nécessaire qu'il se penche sur les aménagements antérieurs et sur leur efficacité. Dans le cas du Japon où les hommes s'attachent à améliorer continuellement leurs mesures et bâtiments anti-sismiques, le géographe doit faire un détour par l'histoire et observer les failles des précédents moyens mis en œuvre. Ceci est la même chose dans tous les cas d'aménagement, tel en France lors de la tempête Xynthia : les digues doivent être désormais refaites. [...]
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