Histoire de la frontière, système défensif, Séré de Rivières, France, Allemagne, fort, forteresse, ligne Maginot, défenses frontalières, Prusse, fortifications, système de défense, bataille de Verdun, Première Guerre mondiale, Seconde Guerre mondiale, entre-deux guerre
"Ce que nous avons conquis par les armes en une demi-année, il nous faudra le garantir par les armes pendant un demi-siècle, afin qu'on nous ne l'arrache pas à nouveau", c'est ainsi que le chef d'État-Major général allemand Von Moltke décrit la situation entre la France et l'Allemagne en 1874, soit trois ans après la guerre franco-prussienne, et l'amputation de l'Alsace-Moselle à la France par l'humiliant traité de Francfort.
À l'aube de la guerre franco-prussienne en 1870, les défenses frontalières de la France n'ont subi que peu de changements depuis le XVIIIe siècle. En effet, dans le domaine de la défense, le système de Vauban continue de faire loi, d'autant plus que l'on estime que la frontière est suffisamment protégée. Les seules entreprises notoires de fortifications ont été consenties sous la monarchie de juillet pour la protection de Paris et de Lyon.
[...] Ces améliorations diverses recouvrent d'abord l'amélioration des fossés des forts. Si les caponnières, sorte de bunker souterrain situé aux angles du fossé, étaient chargées de défendre les fossés en cas d'intrusion ennemie, ces dernières sont considérées comme trop vulnérables et remplacées par des coffres de contre escarpe. C'est-à-dire d'imposants blockhaus en béton, aux angles, protégés par un fossé plus profond en contre-bas pour éviter leur obstruction par des débris. Par ailleurs, quelques rares forts avant la Grande-Guerre se voient dotés de l'électricité par le biais d'une centrale électrique intégrée au fort, qui permet à la fois de s'éclairer et de mieux ventiler le fort. [...]
[...] Et les cas sont nombreux, comme les forts défensifs de Rupt-sur-Moselle ou même d'Arches, dans les Vosges. Appartenant aux rideaux défensifs Epinal-Belfort, l'état du fort d'Arches est encore plus frappant, car fermé au public le glacis ainsi que le fort ont laissé place à une épaisse forêt. À côté de cela, avec le développement de la notion du patrimoine, certains forts ont été l'objet d'entreprises de restauration à partir des années 1980 et sont aujourd'hui en partie ou en totalité visitable. [...]
[...] Mais cette période est surtout marquée par l'installation de nouvelles pièces d'artillerie et de nouveaux cuirassements lourds et légers. Dans le domaine des cuirassements lourds, après la fonte, c'est désormais l'acier qui est préconisé. Et si la crise de « l'obus torpille » avait déjà relancé la réflexion autour de la tourelle, c'est bien la fin du XIXe et le début du XXe qui marque l'apparition des tourelles. Si les premiers modèles, outre leur blindage, ne pouvaient protéger leurs artilleries que par leur rotation, de nouveaux prototypes sont proposés, et parmi eux c'est finalement la tourelle de modèle Galopin de 1890 avec deux canons de 155 mm qui est retenue. [...]
[...] En effet, les années 1880 sont l'objet de nouvelles innovations comme le mortier rayé, permettant une plus grande précision, ou même l'obus à mitraille qui, en éclatant en l'air, est fatal pour les hommes, mais l'invention de la mélinite en 1885 et son utilisation militaire, remet en question l'efficacité même des forts. En effet sous ce que l'on appelle la crise de « l'obus torpille » repose l'utilisation nouvelle de cet acide, la mélinite, qui remplace la poudre noire dans le contenu des obus, et qui permet d'augmenter la puissance de leurs déflagrations. De ce fait ces nouveaux obus, les « obus-torpilles » sont capables de percer les structures en maçonnerie. [...]
[...] En effet les premiers travaux débutent cette année-là à la frontière franco- allemande, qui ne possède plus aucun obstacle naturel, dans un certain climat de panique et de crise diplomatique éclate avec l'Allemagne, ce qui explique que ce sont les environs de Verdun et Toul qui les premiers à faire l'objet de fortifications, surnommées les « redoutes de la panique ». Ce n'est que l'année suivante, en 1876, à la retombée de cette crise, que sont construits les premiers terrassements dans d'autres secteurs tels qu'Épinal. Quelques années plus tard néanmoins, cet élan de fortification perd son principal architecte, le général Séré de Rivières. [...]
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