Exposé d'histoire sur le Front Populaire, réalisé à l'Institut d'études Politiques de Strasbourg. Minée par une crise aux visages multiples, la France ne risque-t-elle pas de céder à son tour à la vague autoritaire, à l'image des démocraties voisines ? En quoi le Front Populaire, créé en 1935 dans un contexte aussi sombre, va-t-il permettre, pendant les quelques années de son existence, de défendre la démocratie et les aspirations du peuple français ?
[...] Les premières mesures, accueillies dans l'enthousiasme des masses ouvrières, sont pour la majorité votées sans difficulté. Mais elles provoquent parallèlement l'hostilité du monde des affaires : en effet, les congés payés et la semaine de 40 heures se soldent par un accroissement des coûts salariaux d'environ 30%. De plus, on observe dès juin 1936 une important fuite des capitaux à l'étranger (notamment vers la Suisse) qui menace la stabilité du franc, ainsi qu'une baisse des souscriptions aux bons du Trésor et un rendement en demi-teinte de l'emprunt lancé par le ministre socialiste des Finances Vincent Auriol. [...]
[...] La réaction est immédiate : en décembre, une loi sur la presse réprimant la calomnie est adoptée. Cette atmosphère de haine, propagée par l'extrême droite gagne la droite classique elle-même qui en parvient pas toujours à garder la mesure dans ses attaques contre le gouvernement. Dès son arrivée au pouvoir, le gouvernement du FP a prononcé la dissolution des ligues d'extrême droite (le 18 juin 1936) qui ne peuvent plus se manifester que par le terrorisme (le successeur de Roger Salengro, Marx Dormoy, démantèle en 1937 un projet de complot fomenté par le Comité Secret d'Action Révolutionnaire (CSAR), plus connu sous le nom de Cagoule visant à renverser le régime et instaurer une dictature militaire) ou en se transformant en partis nationalistes. [...]
[...] Mais Léon Blum a un tout autre dessein : il souhaite réaliser une réconciliation nationale aussi large que possible dans le but de donner à la France plus d'autorité à l'extérieur et de rendre plus facile la solution des problèmes financiers. Lorsque Albert Lebrun lui demande : Croyez-vous être l'homme le plus indiqué pour tenter un gouvernement unanime de ce genre ? Léon Blum admet que non. Finalement, le président de la République charge Chautemps de former un nouveau gouvernement, ce qu'il fait le 18 janvier 1938. Les ministres SFIO démissionnaires sont remplacés par des radicaux ou des membre de l'USR. Résultat : un nouveau glissement vers la droite et une absence de ministres socialistes au sein du nouveau Cabinet. [...]
[...] Huit millions de salariés obtiennent satisfaction. A noter toutefois que, malgré cet accord, les grèves ne s'arrêtent que lentement et il faut l'intervention du dirigeant communiste Maurice Thorez le 11 juin 1936 durant lequel il rend certes hommage au mouvement revendicatif même s'il n'en demande pas moins son arrêt : il faut savoir terminer une grève dès que satisfaction a été obtenue Car l'heure de la Révolution n'est pas venue (il condamne par là-même l'attitude de Maurice Pivert). Le mouvement ne cesse véritablement qu'en juillet. [...]
[...] Des difficultés à l'agonie du Front Populaire (septembre 1936 - avril 1938) Les difficultés du Front Populaire La montée des oppositions et la chute du gouvernement Blum L'agonie et la liquidation du Front Populaire : du gouvernement Chautemps au gouvernement Daladier (juin 1937 - avril 1938) Conclusion Annexes Bibliographie Au début des années 1930, la France connaît de profondes difficultés dans de nombreux domaines. Tout d'abord, elle souffre encore des conséquences démographiques de la première guerre mondiale. En effet, en 1930, elle compte environ 41,34 millions d'habitants, soit un peu moins qu'avant la Grande Guerre. [...]
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