Dissertation d'Histoire consacrée aux Français et aux cultes de 1789 à 1815. Malgré le phénomène de laïcisation de la société du début de la Révolution jusqu'à 1815, y a-t-il eu un réel changement dans les mentalités, le phénomène de déchristianisation s'est-il étendu dans l'ensemble de la société française au point de laisser s'installer d'autres cultes ou la religion catholique n'est-elle pas restée dominante dans l'esprit des Français ?
[...] L'Eglise n'a donc pas totalement perdu son pouvoir au sein de la société française. Le culte religieux a donc connu une rupture dès 1789 entraînant une opposition violente entre clergé jureur et clergé réfractaire ainsi qu'entre bourgeoisie protestante et peuple catholique. Alors que l'Etat a davantage cherché à laïciser la société qu'à adopter un comportement déchristianisateur, l'hostilité envers le culte religieux est venue des Français eux-mêmes, opposant une bourgeoisie et les masses populaires urbaines anticléricales à la paysannerie catholique. Mais le découpage entre les deux camps a surtout dépendu des régions dont certaines ont été totalement déchristianisées alors que d'autres ont défendu leur foi en la religion. [...]
[...] Dès février 1795, celui- ci a rétabli la liberté de culte avec le traité de la Jaunaye en instaurant la séparation de l'Eglise et de l'Etat et il commence à ménager le Pape pour une entente entre la France et Rome avec le Traité de Talentino en 1797. Malgré les conditions imposées, Bonaparte allège les négociations par rapport à celles qui auraient pu être signées avec le Directoire : il prépare le Saint Siège pour l'avenir. En effet, en juillet 1801, le premier consul signe la Convention de Bologne avec le Pape. Celle-ci déclare que la religion catholique devient celle de la majorité des Français et des consuls. [...]
[...] En échange, ce dernier reconnaît la vente des biens nationaux. Bonaparte réorganise le clergé en ordonnant la démission de tous les prêtres réfractaires et jureurs : ceux-ci sont remplacés par d'anciens réfractaires ainsi que par des constitutionnels et le haut clergé est constitué d'anciens évêques mais aussi d'hommes nouveaux. Ainsi, Bonaparte se dote d'un haut clergé docile alors que jusqu'à cette recomposition, la majorité des évêques était hostile à la Constitution civile du clergé. Celle-ci étant supprimée, Bonaparte apaise les relations entre l'Eglise et l'Etat mais aussi entre les Français car l'opposition entre réfractaires et jureurs disparaît : la guerre civile n'a donc plus lieu d'être. [...]
[...] Tous ces actes de déchristianisation sont venus des milieux politisés, des révolutionnaires eux-mêmes et non des hommes au pouvoir. Au contraire, en 1794, Robespierre a tenté d'installer le culte de l'Etre suprême, ce qui a contribué à sa chute car les conventionnels l'ont soupçonné de vouloir installer une dynastie fondée sur sa religion : cette crainte a également été ressentie par les sans-culottes parisiens qui ont vivement participé à la déchristianisation dès 1793. Cependant, si cette partie de la société attaque violemment l'Eglise, la majorité des populations paysannes notamment, restent attachés au culte catholique. [...]
[...] En effet, la déclaration des droits de l'homme et du citoyen adoptée le 26 août 1789 déclare que nul ne peut être inquiété pour ses opinions même religieuses Ce texte permet donc la liberté de conscience et met fin au monopole de l'Eglise catholique sur l'esprit des Français. Mais cette rupture entre le Pape et l'Eglise de France entraîne également celle du clergé lui-même et des Français selon leurs croyances. En effet, en mars 1791, le Pape condamne la Constitution civile du clergé alors que les prêtres ont déjà commencé à prêter serment au texte. Cela entraîne le schisme religieux c'est-à-dire l'opposition entre le clergé jureur et le clergé réfractaire. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture