C'est seulement en 1872 qu'Alexandre Dumas fils use du terme comme d'une épithète péjorative à l'encontre des hommes qui, favorables à la cause des femmes, voient leur virilité leur échapper. Et dix ans plus tard, Hubertine Auclert lui donne son sens moderne. Sous l'Ancien Régime, certains ont élevé une pensée critique en faveur de l'égalité des sexes, comme Christine de Pisan, à la fin du XIVe siècle, ou encore Poulain de la Barre qui se distingue en écrivant en 1673 « De l'égalité des deux sexes ».
Mais c'est bien la Révolution qui marque une ère nouvelle : l'aspiration collective à l'égalité de tous. Même s'il n'est pas entièrement question de féminisme, la question est du droit des femmes, interdites de citer, apparaît en filigrane lors de la constitution de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen.
[...] Hubertine Auclert s'en offusque, elle participe, en 1879, au 3e Congrès national ouvrier de Marseille et réussit à se faire entendre sur ce point parmi cette population. Mais bientôt la politique, même chez les socialistes, restera une affaire d'hommes. Après le Congrès du Havre en 1880, la question de l'égalité des sexes ne sera plus mentionnée. En 1880, l'école publique ouvre ses portes aux filles, en autorisant par la loi Camille Sée du 21 décembre, la formation de lycée de jeunes filles. [...]
[...] La famille se sentait menacée et l'image de la femme avilie. Très vite, on employait des caricatures pour évoquer ces clubs. Au final, la crainte a été détournée par l'humour grossier d'hommes soucieux de leurs privilèges. Le contexte social se dégrade et l'insurrection se prépare. La solidarité sociale l'emporte sur la solidarité féminine. Jeanne Deroin se présente comme candidate du parti socialiste aux élections législatives de 1849 comme Charles Fourier, elle est persuadée que l'égalité entre les sexes est la condition réelle du progrès. [...]
[...] Mais cette valorisation de la mère ne remet guère en cause leur subordination vis-à-vis des hommes. Ainsi, ce qu'on appelle le 1er féminisme luttait pour la reconnaissance par l'Etat de la fonction maternelle. La glorification par le régime de Vichy de la figure de la mère, seul horizon digne pour la femme, est l'apogée d'une politique nataliste. Les femmes n'étaient pas considérées dans l'effort au travail (notamment pendant la guerre) mais dans l'effort de repeupler la Nation. La reconnaissance des mères a sans doute retardé la reconnaissance des droits civils et politiques des Françaises. [...]
[...] L'arrangement social des sexes d'Erving Goffman Il n'y a pas un monde féminin et un monde masculin. L'un ne peut pas penser sans l'autre. Il y a un système genre- qui produit le féminin et le masculin et en fait un arrangement social informant chacun-e sur qui est dominé-e-s et qui est dominant. Ainsi, les féministes sont présentées comme des femmes qui veulent se viriliser en s'emparant de ce qui, par nature, appartient aux hommes[17]. Cette crainte fantasmée dès le départ par une société patriarcale a fait, et continue de faire, les beaux jours du naturalisme. [...]
[...] Le matérialisme beauvoirien et la critique du naturalisme dans le Deuxième sexe : une rupture épistémologique inachevée in Nouvelles Questions Féministes Vol 20, Novembre 1999 JACKSON S. Théoriser le genre : l'héritage de Beauvoir in Nouvelles Questions Féministe Vol Novembre 1999 WINTER B. L'essentialisation de l'altérité et l'invisibilisation de l'oppression : l'histoire bizarre mais vraie de la déformation d'un concept in Nouvelles Questions Féministes Vol 20, Novembre 1999 OKLEY A. Sex, Gender and Society MEAD M. Mœurs et sexualité en Océanie Terres Humaines, Paris ESTABLET R. & BAUDELOT C. Allez les filles Seuil, Paris RIPA Y. Les femmes, Le cavalier bleu, Paris DELPHY C. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture