Histoire du féminisme

Résumé du document

On attribue la paternité du mot féminisme à Fourier en 1837 : on l'enracine dans le terreau d'une sexualité dégradante et scandaleuse. Il a été inventé par les adversaires du droit des femmes. Emprunté au vocabulaire médical qui au début du XIXe siècle désignait ainsi la féminisation d'un homme, son sens a ensuite été détourné dans un sens positif.

Le terme sexe faible accolé à la femme résume bien son histoire. Pris dans les pesanteurs des traditions et des mentalités, les femmes ont bien souvent été les dominées parmi les dominés. Si dès 1673 et la rédaction De l'égalité des deux sexes par François Poulain de la Barre on observe les prémisses intellectuelles du féminisme, c'est véritablement avec la Révolution française que le féminisme naît : on revendique formellement l'égalité des droits entre les hommes et les femmes.
Des tricoteuses aux pétroleuses, de la Révolution française à la Commune ; de Mai 68 à aujourd'hui, de De l'égalité des deux sexes au Deuxième Sexe de Simone de Beauvoir, l'histoire des femmes et du féminisme est une longue lutte pour la défense de leurs droits civiques, politiques et professionnels – mais également de bien autre chose. Cette histoire est celle de leur émancipation.

Extraits

[...] Elisa Lemonnier veut faire de ces jeunes filles de bonnes mères de famille. II - 1945 : la femme dans les guerres et l'entre-deux-guerres A. Les femmes dans la Grande Guerre A. Engagement et conditions de vie Les femmes s'engagent aussitôt dans la guerre, et les féministes rallient la défense nationale et l'Union Sacrée. Il faut pourtant noter la présence d'une lutte antiguerre qui se développera surtout à partir de 1917. Toute femme qui, à l'heure présente, ébranlerait chez l'homme le sens du devoir envers la patrie serait une criminelle déclare Marguerite de Witt-Schlumberger, présidente de l'Union française pour le Suffrage des Femmes. [...]

[...] En 1981, la victoire de la Gauche et la présidence de François Mitterrand élargissent encore les capacités d'intervention des féministes. Un ministère des droits de la femme est mis en place avec à sa tête Yvette Roudy. Le féminisme entre peu à peu dans les institutions de recherche et quelques postes d'études féministes sont attribués aux universités. Cependant, les femmes restent peu présentes en politique. Si le poste de premier ministre est occupé une fois par une femme : Edith Cresson (1991- 1992), il n'y a jamais eu de femme ministre des Affaires étrangères, ce portefeuille est réservé aux hommes, comme celui des Finances et de l'Intérieur. [...]

[...] Le droit de vote La Libération est synonyme de citoyenneté. Le droit de vote est accordé aux femmes par ordonnance du 21 avril 1944. Les Françaises deviennent électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes. Les règles du système ne sont pourtant en rien changées : la pratique républicaine se décline toujours au masculin. L'égalité devant la Constitution n'a pas provoqué un partage du pouvoir plus équitable entre les citoyennes et les citoyens constate William Guerraiche dans son ouvrage Les Femmes et la République (1999). [...]

[...] III - 1968 : conquêtes et reconnaissance politique A. revendication active d'une identité On ne naît pas femme : on le devient. Aucun destin biologique, psychique, économique ne définit la figure que revêt au sein de la société la femelle humaine ; c'est l'ensemble de la civilisation qui élabore ce produit intermédiaire entre le mâle et le castrat qu'on qualifie de féminin[2]. Le Deuxième sexe de Simone de Beauvoir, qui paraît en 1949 est en partie le détonateur des changements intervenus dans les années 1960. A. [...]

[...] L'action des femmes est une fois de plus cantonnée dans un espace jugé conforme à leur nature. Le droit des mères s'oppose aux droits des femmes écrit Sylvie Chaperon, appartenant à la mouvance communiste. Il faut noter un abaissement de l'âge du mariage, mais celui-ci reste la norme. Cependant, l'étau du Code civil se desserre quand une loi du 13 juillet 1965 libère enfin l'épouse : le mari, même s'il demeure chef de famille, ne peut plus s'opposer à l'exercice de sa profession. [...]