La colonisation, phénomène ancien qui remonte au XVIe siècle, atteint son apogée en 1939. Néanmoins, au lendemain de la Seconde guerre mondiale, les empires coloniaux (qui paraissaient encore si solides quelques années plut tôt...) s'effondrent les uns après les autres, comme un château de cartes : en 1945, le réveil des nationalismes sonne le glas des empires coloniaux...
Cependant, quelles sont les origines, pourquoi, comment, dans quelles conditions s'est effectuée l'émancipation des colonies ? Et avec quelles conséquences ? (...)
[...] Nombreux sont donc encore les défis à relever ! * CONCLUSION Ainsi, en 1945, la combinaison de multiples facteurs rend le processus de décolonisation inévitable (pressions des élites, conséquences de la guerre, contexte international favorable Progressive, orchestrée de différentes manières, l'émancipation des colonies se décline sur des modalités diverses dans l'espace, variables selon l'attitude des métropoles : de fait, la décolonisation sera douce pour certains, dramatique pour d'autres ; elle sera négociée ou obtenue dans le sang Quoi qu'il en soit, cette émancipation a soulevé d'immenses espoirs : puisque la colonisation, pense-t-on, ne peut être que bénéfique Aussi l'indépendance cristallise-t-elle tous les espoirs des peuples jusqu'alors dominés. [...]
[...] On peut souligner, à cet égard, l'existence d'un néo-colonialisme, tant la dépendance vis-à-vis des métropoles développées est forte A cela viennent se greffer des difficultés sociales : malnutrition et sous-nutrition, manque d'éducation et donc alphabétisation inquiétante, pénurie d'emplois En outre, la hausse dramatique de la population constitue une entrave tout à fait majeure au développement : se pose également un défi alimentaire : comment parvenir à nourrir cette population toujours plus nombreuse ? Cela semble être une véritable gageure D'ailleurs, les gouvernements se révèlent bien souvent incapables de faire face à cette pléthore de problèmes. En politique, l'instabilité est régulièrement de mise Les élites sont souvent corrompues, tandis que les peuples n'ont pas été éduqués à la démocratie. Les prises de pouvoir dictatoriales se multiplient. Qui plus est, les frontières ont été définies arbitrairement, d'où de nombreux conflits ethniques qui polluent littéralement la vie politique. [...]
[...] Ainsi, l'émancipation des colonies a revêtu de multiples modalités. * Reste que l'émancipation des colonies pose aux tout jeunes Etats de nombreux défis. En effet, les héritages de la colonisation ont engendré des conséquences durables et multiformes, qui sont autant de paris à relever Leur passé de colonie explique par exemple certaines difficultés économiques rencontrées par ces nouveaux Etats : ils pâtissent ainsi d'une agriculture spécialisée et du coup non vivrière (autrefois réservée au commerce avec la métropole, traditionnelle (les cultures sur brûlis, par exemple), d'une industrie embryonnaire, vétuste, inadaptée De plus, ces pays, dans l'énorme majorité, ne disposent pas des capitaux nécessaires pour assurer leur développement Aussi sont-ils condamnés à contracter des emprunts auprès des pays nantis, s'enfonçant par là-même dans la spirale de la dette financière (qui, elle aussi, finit par peser largement sur le développement). [...]
[...] Si le conflit fût désastreux à bien des égards (sur les plans économiques, financier et surtout humain), il a également ouvert la voie à l'indépendance de l'Afrique ! Sur le continent africain, la marche vers l'indépendance a aussi pris des formes diverses, variables selon l'attitude des métropoles concernées Les colonies françaises elles-mêmes ont subi des sorts distincts : si les indépendances marocaine et tunisienne obtenues en 1956 se sont déroulées sans trop de dégâts (malgré, il est rai, d'importantes violences au Maroc, dès 1953), ce ne fut pas le cas, loin s'en faut, de l'Algérie ! [...]
[...] On parle d' événements de la Toussaint Rouge La répression est très féroce : non seulement l'appartenance de l'Algérie à la France est réaffirmée avec force, mais la métropole envoie également nombre de CRS et de contingents armés De plus, elle n'hésite pas, si besoin est, à recourir à la torture pour démanteler le réseau du FLN Mais le mouvement n'est pas enrayé et des massacres ont lieu en Constantine, rendant inévitable le processus de guerre (guerre qu'on se bornera cependant à nier, évoquant pudiquement les événements d'Algérie Dès lors, français et FLN tentent coûte que coûte d'étendre leur sphère d'influence : la guerre devient en quelque sorte psychologique (par exemple, les français s'efforcent de gagner les populations en proposant des services d'assistance, de développement Dans les années 1955-1960, le FLN se lance dans un terrorisme aveugle, ne reculant pas devant le massacre de civils : il s'agit de faire plier la France France qui peine d'ailleurs de plus en plus sous le boulet, le fardeau colonial ! La situation s'enlise et conduit à un véritable éclatement des forces politiques : de fait, la guerre d'Algérie entraine le suicide de la 4e République, le 13 mai 1958. [...]
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