Exposé consacré à l'assassinat controversé du Président Paul Doumer par un russe Gourgulov qui fut condamné à mort. Ce crime reflète le problème de la raison d'état contre la démence. Gorgulov étant fou, le droit l'épargnait, toutefois la raison d'état oblige à trouver un responsable...
[...] Bred signifiait en russe délire. Dans un journal éphémère (le Tocsin) il écrivait : Nous devons entreprendre non seulement une guerre sainte mais aussi une boucherie diabolique Ces éléments parmi d'autres conduisirent Maître Henri Géraud, l'avocat de la défense, qui avait fait acquitter Vilain l'assassin de Jaurès, à plaider l'irresponsabilité psychique de Gorguloff. L'enjeu était de taille, puisque parvenir à prouver l'état de folie de Gorguloff équivalait à le sauver de la condamnation à mort : condamner à mort un fou, dans la société moderne, cela s'appelle un assassinat Cinquante jours après le procès, il fut décapité à la prison de la Santé. [...]
[...] L'assassin peut-il agir seul ? Un tel acte est il révélateur de l'état de la société, de ses attentes et de ses peurs ? Voici, sur un événement qui peut sembler anodin au regard des bouleversements des années 1930, quelques éléments de réflexion. Le 6 mai 1932, entre les deux tours des élections législatives françaises, un émigré russe, Paul Gorgulov, assassine le président de la république. Les pouvoirs publics et la presse s'emparent de l'événement pour l'utiliser à des fins de propagande. [...]
[...] Les experts s'exprimèrent ensuite. Tout d'abord, le Docteur Génil-Perrin qui affirme que Gorguloff ne correspond à aucune maladie mentale et que les anomalies de celui-ci sont dues à des particularités ethniques, ce que l'accusé réfute. Le procureur demande alors au médecin s'il internerait Gorguloff. Le docteur pour ne pas contredire son expertise affirme que non. L'avocat Henri Géraud demande alors au docteur de clarifier sa thèse sur la psychologie caucasienne, cause du meurtre du Président selon Génil-Perrin. Le docteur répondit évasivement que le problème était de savoir si Gorguloff avait la mentalité caucasienne ou française. [...]
[...] Je serai assassiné”. Dans un contexte fragile d'instabilité Gouvernementale, de récession économique aussi bien au niveau national qu'international, au lendemain d'une guerre jusqu'alors sans précédent, dans une France qui marche au rythme de la IIIème République depuis septembre 1870, cet événement est à l'image d'une période de trouble politique, économique et sociale qui traverse l'Europe. Paul Doumer, originaire d'Aurillac, montmartrois d'adoption, ouvrier, radical intransigeant, franc-maçon, anticlérical, passe du coté de la droite conservatrice. Il devient le 13e Président de la République, élu le 13 mai 1931 ( présidence du 13 juin 1931 au 6 mai 1932) Le 6 mai 1932, P. [...]
[...] Sarkozy s'est prononcé pour une révision de ce point du droit pénal, dans une volonté d'aider les proches à faire le deuil des victimes. Quant à Paul Doumer, si le personnage lui-même n'a pas eu l'influence historique d'un homme de son rang tué dans ces circonstances, peut-être doit-on en chercher les causes non pas dans la neutralité du personnage, mais plutôt dans l'absence de réelles conséquences historiques de sa mort. Que sait-on véritablement des qualités du célèbre archiduc d'Autriche François Joseph, sinon qu'il fut à l'origine de la Première Guerre Mondiale ? [...]
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