Mirabeau disait : "Tous les actes du despotisme ne sont que des combats de l'obscurité". Les termes "despotisme" et "éclairé" apparaissent donc comme foncièrement antithétiques.
C'est au milieu du XIXe siècle que les historiens allemands lancent l'expression "despotisme éclairé", par opposition au despotisme de Cour à la Louis XIV, pour désigner la pratique gouvernementale de divers souverains européens de la seconde moitié du XVIIIe siècle (...)
[...] Conclusion : En conclusion, nous pouvons dire que bien que les despotes éclairés aient apporté à leurs peuples des mesures s'inscrivant dans la philosophie des Lumières et faisant évoluer les mœurs de la société notamment concernant la religion et le droit des personnes, ils restent des souverains guerriers, assoiffés de gloire et de conquête, et attachés au pouvoir royal centralisé comme pouvait l'être Louis XIV, l'allégorie même du pouvoir absolu. Cependant, n'est-ce pas Voltaire lui-même qui, sans oublier le gaspillage de la Cour, les constructions de magnificence, les guerres de prestige, et la révocation de l'Edit de Nantes, qui inventa l'expression : Le siècle de Louis XIV, le siècle le plus éclairé qui fut jamais ? [...]
[...] La dure politique menée à l'égard des paysans en Russie aboutit à de fréquents soulèvements dont le plus spectaculaire est la révolte de Pougatchev en 1773 dans l'Est du pays. Pougatchev est un cosaque qui se place à la tête d'une petite armée de paysans qui vont massacrer les seigneurs. Catherine II le fera décapiter à Moscou le 10 janvier 1775. Ces rois philosophes semblent donc être également des rois guerriers, possédés par une politique expansionniste, et qui pour satisfaire leur soif de territoire n'hésitent pas à aller à l'encontre de leur image de prince éclairé qu'ils revendiquent pourtant. [...]
[...] Enfin, Joseph II, dès que l'autorité de l'Etat était en jeu, n'hésitait pas à demander à son ministre de la police Pergen de traquer les opposants avec ténacité. Il se vit également confronté à l'échec de ses réformes en janvier 1790, alors que les populations Tchèques, Hongroises et Belges, attachées aux traditions catholique s'insurgeaient contre la politique de l'Empereur. Joseph II va donc révoquer la plupart de ses ordonnances, et rétablir le gouvernement au même état qu'à la mort de Marie-Thérèse, sa mère. [...]
[...] Le but des philosophes des Lumières est alors de conquérir les princes afin de leur faire adopter des réformes. C'est ainsi que Frédéric II attire Voltaire à Potsdam de 1750 à 1753 et que Catherine II invite Diderot à Saint-Pétersbourg de 1773 à 1774. Joseph II quand à lui va prendre Wolfgang Amadeus Mozart, compositeur des Lumières, sous son aile et va par exemple autoriser la représentation en 1786 en Autriche de l'Opéra Les Noces de Figaro, inspiré de l'œuvre de Beaumarchais, où ce dernier y dénonce le manque de mérite de la noblesse : Vous ne vous êtes donné que la peine de naître et la censure royale, et qui avait été interdite en France. [...]
[...] Autant d'expériences qui illustrent le pragmatisme des Lumières. B. Les despotes éclairés : des souverains réformateurs Ces relations avec les philosophes des Lumières ont d'abord donné à ces souverains la volonté de lutter contre l'Infâme c'est-à-dire l'intolérance et la superstition religieuse, comme la qualifiait Voltaire. En octobre 1781, Joseph II accorde à travers un édit de tolérance la liberté de conscience et une large liberté de culte aux luthériens, calvinistes et orthodoxes, et leur accorde notamment le droit d'ouvrir des écoles et d'accéder au même titre que les catholiques, à tous les emplois. [...]
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