Nous ne saurions dénombrer le nombre de monuments commémoratifs à Paris, ils sont bien trop nombreux. Les plaques commémoratives (qui sont même recensées sur un site Internet : http://plaques-commemoratives.org !) sont les plus nombreuses. Elles ont été érigées pour la « mémoire ». Déportés comme résistants ont leur plaque, individuelle ou en groupe. Déportés et résistants, dans la majorité. En effet, à Paris, peu de plaques sont présentes pour rappeler les morts « extra-muros », on commémore les victimes de l'endroit, comme partout ailleurs. Chaque ville, chaque village compte au moins une plaque commémorative. Il s'agit donc bien de se souvenir, de ne pas les oublier. Mais que fait-on alors de ceux qui sont morts ailleurs ? De ceux dont la mort gêne ? Verrons-nous un jour un monument commémoratif pour des collaborateurs ? Eux non plus, nous ne devons pourtant pas les oublier, ils font partie intégrante de l'horreur de la seconde guerre mondiale. Nous voyons bien que la question ne se pose pas pour l'historien, ce n'est pas l'historien qui choisis quel monument placer et où le placer. Il y a des plaques pour les batailles, pour les guerres, pour toutes les horreurs qui ont coûtées des vies humaines. Et, évidemment, le temps passant, nous trouvons de plus en plus de plaques. Non pas forcement que le pays compte plus de morts violentes, plus de massacres, mais plutôt plus de demandes de considération. Une demande « sociale » donc. La volonté de victimes et surtout, de descendants de victimes, d'être reconnus comme tel, aux yeux de tous.
[...] En effet, à Paris, peu de plaques sont présentes pour rappeler les morts extra-muros on commémore les victimes de l'endroit, comme partout ailleurs. Chaque ville, chaque village compte au moins une plaque commémorative. Il s'agit donc bien de se souvenir, de ne pas les oublier. Mais que fait-on alors de ceux qui sont morts ailleurs ? De ceux dont la mort gêne ? Verrons-nous un jour un monument commémoratif pour des collaborateurs ? Eux non plus, nous ne devons pourtant pas les oublier, ils font partie intégrante de l'horreur de la seconde guerre mondiale. [...]
[...] Et celui des Bosniaques ? Peut-on parler impunément de génocide au sujet des indiens d'Amérique ? Toutes ces questions nous montrent le problème de la reconnaissance du statut de victime. Pour les Indiens d'Amérique, même s'il y a eu extermination, il n'y a pas eu pour autant génocide parce qu'il n'y avait pas de volonté réelle de les exterminer (La traite des noirs à réellement commencée à cause de la mort des indiens dans les travaux que commandaient les colons), mais ce n'est pas pour cela que les Indiens sont moins des victimes que les juifs ou que les arméniens. [...]
[...] Nos yeux se troublent, on ne sait plus trop ce qu'est l'histoire et ce qu'est la demande sociale dans ce cas précis. Toujours est-il que la demande sociale est née ensuite, lorsque des associations se sont servies de l'histoire pour reprocher à l'Etat français républicain les actions d'un empereur, en 1802. L'historien aurait du avoir sa place dans ce débat. En effet, son travail est de rationaliser, d'énoncer ses connaissances de manière à donner, non pas une vérité, mais au moins une clef. Mais personne n'a demandé son avis à l'historien. Celui-ci d'ailleurs n'a peut-être pas souhaité l'exprimer. [...]
[...] Mais peut-être aussi la demande sociale ne souhaitait pas l'intervention de l'historien dans ce débat, peut-être avait-elle besoin de s'attribuer l'histoire, à des fins politiques, pour se faire reconnaître entant que victime par l'Etat français, actuel. Où est la place de l'historien alors ? Nous ne pouvons pas dire qu'il n'a aucun rôle à jouer, qu'il n'a aucun poste dans cette galère la pétition lancée G. Meynier nous montre que les historiens tiennent néanmoins une place dans le débat. La place de la recherche surtout. Car, si demande sociale il y elle ne peut se faire que grâce aux recherches faites par les historiens. [...]
[...] Alors, quoi de plus simple que l'utilisation du terme de génocide ? Cette déviance est dangereuse, d'une part, elle montre un manque de vocabulaire, voir même un certain appauvrissement du vocabulaire. D'autre part, elle rend le concept même de Génocide banal, au risque de le laisser en désuétude. La codification opérée par l'ONU en 1948 aurait dû empêcher cette sorte de déviance. En effet, un génocide est un acte d'extermination systématique d'un groupe national, ethnique, racial ou religieux, perpétré avec le contrôle de l'Etat bureaucratique et de manière camouflé, caché de l'opinion internationale. [...]
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