Dossier complet sur les crises de la globalisation financière en abordant : (I) Les crises financières dans les pays développés (II) Les crises financières dans les pays émergents. Document de 11000 mots environ.
[...] Le régime de change muta qualitativement de l'ancrage au flottement. La rupture du pivot des évaluations financières déstabilisa tous les prix, provoquant une crise générale de valorisation au Mexique. Les taux d'intérêt montèrent en flèche, la Bourse s'effondra, l'inflation accéléra à annuel. La charge de l'endettement extérieur remonta au niveau de 1982, avec des échéances de remboursement très courtes. La crise mexicaine était inédite dans les pays en développement par l'ampleur et la soudaineté des revirements de capitaux, notamment par le rôle qu'y ont joué les marchés dérivés. [...]
[...] Le risque porté par les banques locales a donc été le foyer de la crise financière. Il n'était pas lui-même la conséquence d'une détérioration préalable des équilibres macroéconomiques. C'est que la transformation des systèmes financiers est une source de fragilité largement autonome par rapport aux évolutions économiques globales. Le risque porté par les banques dans une libéralisation financière débridée a été longtemps dissimulé dans leurs bilans par les hausses de prix d'actifs et par l'augmentation des investissements de leurs emprunteurs. [...]
[...] Elles permettent certes aux utilisateurs de mieux diversifier leurs risques. Mais il ne faut jamais oublier la contrepartie de ce service : il doit exister des teneurs de marché capables d'épouser les variations de flux qui résultent des réaménagements de portefeuille des utilisateurs finals, en assurant la liquidité dans toutes les circonstances. Or la multiplication des instruments de gestion des risques intensifie l'interconnexion de segments de marchés dont certains sont très étroits, mal connus, pourvus d'un tout petit nombre de teneurs de marché. [...]
[...] Les pays scandinaves livrent un cas d'école pour illustrer le cocktail explosif de la libéralisation financière brutale et du cycle des prix d'actifs. Après la déréglementation, les banques ont modifié radicalement la composition de leurs bilans dans le sens d'une plus grande fragilité. En Suède, par exemple, la part des titres d'État est passée de du total des bilans bancaires en 1983 à en 1992. Les crédits au secteur privé ont bondi de à l'augmentation étant concentrée sur le secteur immobilier et financée par emprunts sur le marché monétaire. [...]
[...] Les investisseurs en portefeuille ont, en effet, cherché à réduire leur exposition sur l'ensemble des marchés financiers émergents. Cette diminution de la demande de titres a exercé une tension générale sur les taux d'intérêt de ces marchés, alors que les taux longs ont baissé dans les pays développés qui ont bénéficié du report de demande, En Russie, où le financement par titres d'État (GKO) couvrait le trou découlant de la carence du recouvrement des recettes fiscales, les taux d'intérêt sont montés au-dessus de fin mai, alors que l'inflation était inférieure à et que le taux de change était stable un peu au-dessus de 6 roubles par dollar. [...]
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