5 janvier 1895, centre de la cour de l'Ecole militaire. Un homme très pâle se tient au garde à vous. Devant lui, des soldats immobiles comme des statues. Derrière, une foule grouillante, haineuse et menaçante, qui scande des « Mort au juifs » ou « A mort le traître ». Un sous officier s'approche de l'homme et, sans un mot, lui arrache ses insignes de capitaine et lui brise son sabre. La cérémonie de dégradation se termine par un message laconique : « Parade terminée. Dreyfus a protesté de son innocence et crié « Vive le France ». Pas d'autres incidents » (...)
[...] Le monde politique se ferme, contre l'armée, au révisionnisme. IV Les révélations de Picquart Intervient alors un événement inattendu. Picquart, empoissonné par son secret a confié à un ami avocat, Leblois, un dossier contenant toutes ses découvertes, Leblois en parle au sénateur alsacien Scheurer-Kestner. Le vieil homme investi par ce qu'il nomme le devoir moral part en guerre pour obtenir la révision du procès. Emile Zola le grand écrivain, adulé, respecté et admiré par tous va se lancer à son tour dans la bataille avec son fameux : J'accuse, publié à exemplaires et adressé au président Félix-Faure qui a remplacé Casimir atteint par les attaques des socialistes en Janvier 1895. [...]
[...] Dreyfus sera le premier. Le 5 janvier 1895 s'achève dans la honte la carrière d'Alfred Dreyfus, brillant officier de trente- cinq ans. Né à Mulhouse, Alsacien d'origine juive, il fait ses études à Grenoble, puis au collège Sainte-Barbe, à Paris. Issu d'une famille bourgeoise aisée, il est reçu à Polytechnique à dix-huit ans. Nommé capitaine d'artillerie, il sort en 1892, neuvième de l'école supérieure de guerre, malgré les pièges semés par les antisémites de l'armée. Il a trente- deux ans. [...]
[...] VI Dreyfus est innocenté Le 31 Mars 1899 s'ouvrent les audiences, le 29 mai, le rapporteur de la cour annonce la culpabilité d'Esterhazy et l'innocence de Dreyfus et, le 3 juin, l'affaire est renvoyée devant le conseil de guerre de rennes. Ce verdict a pour effet de libérer Picquart, de faire rentrer Zola et d'accuser le général Mercier de communication illégale. Les dreyfusards sentent poindre la victoire. Mais l'affaire continue de semer la perturbation. Loubet, qui, à la mort de Félix Faure (en février 1899), l'a remplacé à la présidence de la république, est violemment pris à partie à Auteuil par des nationalistes ; le gouvernement Dupuy, trop frileux, tombe. [...]
[...] V La victoire de Cavaignac Troublé par les attaques de la presse concernant la légitimité des pièces fournies lors du procès, Cavaignac a ordonné une nouvelle enquête. Le capitaine Cuignet découvre que la pièce signée Alexandrine brandie par son ministre devant le parlement n'est pas écrite sur un papier homogène. Cavaignac convoque Henry qui, devant le général de Boisdeffre, avoue la falsification. Inculpé, écroué, Henry se tranche la gorge en cellule avec un rasoir. Les antidreyfusards sont mortifiés. Cavaignac démissionne, Brisson chute. [...]
[...] L'affaire Dreyfus Introduction 5 janvier 1895, centre de la cour de l'Ecole militaire. Un homme très pâle se tient au garde à vous. Devant lui, des soldats immobiles comme des statues. Derrière, une foule grouillante, haineuse et menaçante, qui scande des Mort au juifs ou A mort le traître Un sous officier s'approche de l'homme et, sans un mot, lui arrache ses insignes de capitaine et lui brise son sabre. La cérémonie de dégradation se termine par un message laconique : Parade terminée. [...]
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