Pour Jean Ferrat, la commune est « un espoir mis en chantier », pour Karl Marx elle est une Guerre Civile en France, pour un membre du club Elisabeth du temple, elle est « un arbre jeune qui a besoin d'être arrosé du sang d'aristocrate », pour Le Petit Larousse elle est un « gouvernement insurrectionnelle ».
Telles sont quelques définitions de ces soixante-douze jours de l'année 1871 en France. En effet, du 18 mars au 28 mai, la capitale se révolte. Cette insurrection s'explique par l'élection le 8 février 1848 d'une assemblée nationale dont la majorité est constituée de monarchistes, rassemblés autour de Thiers (environ 400 membres) face à quelques 150 républicains (...)
[...] la Commune met en place une dizaine de commissions (Guerre, Relations extérieures . ) pour tenter de gouverner la capitale, cependant que les quartiers et les arrondissements se gèrent comme ils peuvent. On n'en finirait pas de citer les mesures édictées par ces commissions et le plus souvent restées lettre morte: saisie des biens de l'Église, plafonnement du salaire des fonctionnaires et interdiction du cumul des fonctions (les postes se multiplient néanmoins, avec uniformes et galonnettes), interdiction du travail de nuit pour les ouvriers boulangers (à la grande déception du peuple qui tient au pain frais du matin), interdiction des jeux de hasard et fermeture des bordels, arrestation des ivrognes, destruction de la colonne Vendôme à l'initiative du peintre Gustave Courbet qui dénonce ce «monument de barbarie» et devra plus tard en payer la reconstruction pour 300.000 francs-or . [...]
[...] La Commune est attachée à la tradition et plus particulièrement à la mémoire de 1789 comme son nom l'indique. En effet, la commune, pour la mémoire collective, rappelle celle l'an II plus ou moins assimilée dans la confusion du souvenir à la Convention et au Comité de Salut Public qui avait aboli la royauté et sauvé la République en 1792. Les Communards furent environ hommes de moins de 35 ans 58% étaient quasiment illettrés - de étaient des étrangers 2/3 appartenaient à la classe ouvrière et la majorité d'entre eux était au chômage des femmes arrêtées appartenaient à la classe ouvrière ->C'est avant tout un citadin et qui plus est un parisien . [...]
[...] Les ouvriers, on le sait sont pour la République à travers leur lutte pour l'augmentation des salaires et l'amélioration de leur niveau de vie. Mais attention, ce n'est pas une organisation concertée ou la réalisation d'un plan préétabli, la réalité est plus simple : la misère générale du monde ouvrier et leur exploitation a fait monter le mécontentement contre l'empire qui faisait respecter par la force l'ordre dont bénéficiait la bourgoisie Le fait d'un petit groupe parisien ? Mais il faut cependant nuancer, cette révolution n'est pas ouvrière au sens propre du terme : elle est le fait d'un petit groupe parisien (ouvriers et artisans mais aussi journalistes et des membres de professions libérales). [...]
[...] Elle est animée d'un goût romantique de l'action d'où son combat pour la République. Elle est là le 18 mars pour enlever les canons . Se bat dans les rangs du 61ème bataillon pendant la lutte contre versailles. Mais entre temps, fait la classe à Montmartre, monte la garde aux fortifications, réunit les femmes pour organiser leur activité en faveur de la commune. Le peuple n'obtient que ce qu'il prend Cf DOC Mais, il faut estimer à sa juste valeur cette lutte des femmes : en effet, bien que plus importante qu'en 1848, il faut voir que ces révolutionnaires, socialistes, combattantes ne demandent pas le droit de vote et il semblerait que même dans ce monde révolté de 1871 l'énorme majorité du peuple communard la leur aurait refusé. [...]
[...] Les ennemis du Communard citadin qui méprise le paysan :qui a adhéré au despotisme sanguinaire de LNB et qui vient d'élire l'assemblée monarchiste. Dans une «Déclaration au peuple français», Paris suggère aux autres communes de France une association fédérale, assez confuse au demeurant. Quelques émeutes se produisent à Lyon Toulouse, Saint- Étienne, Le Creusot Narbonne et surtout à Marseille , mais elles sont vite réprimées et la France, dans son ensemble reste à l'écart. Le peuple parisien se sent trahi mais il faut bien entendre que Paris a toujours été le foyer des révolutions non seulement parce qu'il est le centre du gouvernement, la capitale intellectuelle où se forgeait les idées socialistes mais aussi parce que la discrimination y était plus vive. [...]
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