Peu de personnes, aujourd'hui, peuvent nier avoir déjà vu un film, ou tout du moins entendu parler de James Bond.
[...] Une icone ne peut exister que de par sa profession, fût-elle la plus intrigante possible ; seule un subtil équilibre entre la personne, le caractère, l'œuvre . peut en effet réussir à créer cette icône. Comme nous allons le voir, James Bond est à la fois un agent secret, un héros, et un « homme » au sens idéal : trois raisons qui se coordonnent pour amener à son succès. L'agent secret est la première des forces d'attraction de James Bond : il s'agit, par essence, d'une fonction que l'on ne connait pas, d'un métier auquel on ne peut accéder qu'extrêmement difficilement, personne ne se présentera dans la vie de tous les jours comme agent secret. [...]
[...] Dès le début de l'aventure, le passage du SMERSH, service soviétique peu connu et plus réellement usité par Moscou après la Seconde Guerre mondiale, bien qu'il soit largement présent comme adversaire de Bond dans les romans, donne un gout de Guerre Froide puisque celui-ci a son siège à Léningrad en URSS (aujourd'hui Saint Pétersbourg). Il est remplacé par le SPECTRE, groupement fictif nettement plus intemporel, ce qui va être une première illustration de cette évolution de la saga calquée sur le monde dans lequel le spectateur évolue. A l'image de cela, les synopsis vont aussi évoluer. Le second volet de la saga, « Bons baisers de Russie », par exemple, se passe en plein contexte de guerre froide, évoquant le milieu des services secrets des deux bords. [...]
[...] Il sera particulièrement intéressant d'observer, dans les années à venir, si le mouvement « MeToo » de 2017 aura également impacté sur la saga James Bond en modérant son dynamisme dans le domaine de la séduction et en donnant aux femmes des rôles plus avantageux. Voire, aller vers une James Bond femme ? « Jamais » selon Barbara Broccoli, coproductrice des derniers épisodes. Ce qui ne l'empêche pas d'envisager de créer davantage de rôles féminins et d'en diversifier les fonctions. [...]
[...] Elle ne sera que la première d'une longue série, différent selon les pays, soit inspirée des films eux-mêmes, soit, et c'est ce qui est remarquable, proposant des aventures inédites sur les formats précédents du roman ou du cinéma. A partir des années 1980, une nouvelle étape est franchie avec la sortie en 1983 du premier jeu vidéo de James Bond par Parker Brothers. Il s'agit en général pour le joueur de vivre telle ou telle aventure de l'agent 007. Les produits dérivés vont se diversifier toujours davantage. [...]
[...] Le rapport de James Bond à l'argent et aux objets mérite aussi notre attention. L'agent n'est pas seulement un produit de la Guerre Froide de par la nature de l'ennemi, mais aussi des Trente Glorieuses au vu de sa manière de vivre. Dans les années 1960, il impressionne par deux éléments remarquables appréciés du spectateur : son automobile, toujours correspondant aux envies les plus ambitieuses du spectateur, et sa multitude de gadgets - les années 1960 sont celles où l'on est incité à consommer sans limite, pour un intérêt parfois limité. [...]
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