Après la défaite de l'Empire austro-hongrois en 1918 aux côtés de l'Allemagne, la monarchie des Habsbourg qui avait régné sur une Mitteleuropa depuis le Moyen-âge s'effondre et ne laisse derrière elle qu'une multitude de miettes soigneusement organisée par les vainqueurs de 1918, dont le nouvel Etat autrichien qui n'a plus rien à voir avec sa grandeur passée.
C'est une grande page de l'histoire autrichienne qui se tourne, et qui en annonce une nouvelle assez sombre. La République autrichienne étant née, elle ne représente plus qu'un territoire modeste de 84 000 km² n'étant plus capable d'imposer son influence (...)
[...] Désormais le IIIe Reich s'approche de la Méditerranée en ayant une frontière commune avec l'Italie et notamment le célèbre passage du Brenner dans les Alpes, de même qu'il est de plus en plus près des Balkans en étant frontalier avec la Yougoslavie. La population allemande et autrichienne ne font aussi plus qu'une même si une partie de la population autrichienne éprouve plus une appartenance patriotique envers l'Autriche qu'envers l'Allemagne. La langue commune et la formation du Lebensraum tant voulu par Hitler dans le cadre du pangermanisme ne font quant à eux pas de différence entre les germanophones qui constituent bel et bien une seule et unique population. [...]
[...] Les monarchistes agissaient en grand partie à Vienne alors que les catholiques agissaient au Tyrol. Des groupes de résistance armés sont donc bel et bien créés en Autriche contrairement en Allemagne et cela s'expliquant par l'ambivalence de la position des Autrichiens qui se voyaient pour certains, victimes du nazisme et pour d'autres libérés par le nazisme. Ce point fut d'ailleurs un désavantage par rapport à la résistance d'autres pays dans lesquels la population se considérait clairement occupée. Cependant de véritables groupes de résistance se formèrent au long de la guerre comme l'ÖFF, le Front Autrichien de la Liberté en 1943. [...]
[...] Le concept d'un rattachement semble n'être partagé qu'uniquement et de manière partielle des deux côtés de la frontière austro-allemande. Le premier signe d'approbation de la population autrichienne à l'Anschluss est l'acclamation des troupes allemandes pénétrant sur le territoire autrichien et aucun coup de feu, aucune résistance armée n'ayant été de la partie. Mais si les foules ont accueilli Hitler à Vienne aux cris de Ein Volk, Ein Reich, Ein Führer les brigades de la Gestapo arrêtaient pendant ce temps des milliers d'opposants. [...]
[...] Sa ferveur patriotique est née de ce conflit qui le marque jusqu'à son dernier jour dans le blockhaus de Berlin. Hitler avait déjà prévu de faire de l'Allemagne et de l'Autriche une seule et unique nation comme il l'énonce dans son livre Mein Kampf car selon lui un seul sang exige un seul Reich Dès lors, dans le programme nazi et le plan établi par Hitler lorsqu'il fut emprisonné, l'Autriche était inscrite en tant que premier point de la construction de l'espace vital dans le cadre du pangermanisme. [...]
[...] Suite à la libération du pays, l'est pour les soviétiques et l'ouest pour les Alliés occidentaux, l'Autriche subi le même sort que l'Allemagne c'est- à-dire une division quadripartie du territoire et de la capitale Vienne. Néanmoins, l'Autriche peut se considérer comme un pays libéré et se revendique comme la première victime de l'Allemagne nazie. Les Alliés annulent l'Anschluss de 1938 constituant une première partie du démantèlement du Reich, ainsi le monde germanique revient dans son dualisme austro-allemand. Pendant dix ans, les troupes soviétiques, américaines, anglaises et françaises occupent le sol autrichien jusqu'à ce que soit signé un traité en 1955 interdisant l'Anschluss. [...]
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