Comment l'héritage de la Révolution d'Octobre a-t-il pu aboutir à une dictature liberticide en URSS ?

Thèmes abordés

URSS, Staline, Lénine, révolution d'octobre, soviétique, bolchévisme, dictature, Russie, prolétariat, Socialistes-Révolutionnaires, L'Union des Républiques Socialistes Soviétiques

Résumé du document

Au début du XXe siècle, la Russie, bien que puissante et vaste, reste une monarchie absolue dans une époque dite contemporaine. Le régime des Tsars a provoqué l'apparition d'un clivage social de plus en plus important avec d'un côté une classe ouvrière oppressée et pauvre et d'un autre côté une bourgeoisie et une aristocratie qui jouissent de privilèges de par leur statut social. Les premiers voient donc dans la démocratie un salut social qui permettra une amélioration significative de leurs conditions tandis que les seconds y voient une menace de leur niveau de vie ou même un danger pour leurs biens ou capitaux. Ce clivage est accompagné d'un déséquilibre dans la taille de chaque classe, les ouvriers étant beaucoup plus nombreux, ce qui accentue le sentiment d'injustice dans la plus grande partie de la population. Une première révolution éclate donc en 1905, écrasée par la monarchie en place qui n'hésite pas à utiliser la force comme cela fut le cas lors du Massacre de Saint-Pétersbourg.

Extraits

[...] Les Socialistes-Révolutionnaires de droite quant à eux sont exclus rapidement de la vie politique pour leurs idées pros libérales. Il ne reste alors que les Bolcheviks, Lénine en tête, pour remettre sur pieds une Russie dévastée par la guerre. Il y a enfin un certain nombre de facteurs qui expliquent le durcissement de la politique du parti. Les mesures pour développement d'un pays gigantesque et arriéré suggèrent un certain autoritarisme. La nationalisation des transports permet par exemple de concentrer l'investissement et dans ce domaine peu développé, la nationalisation des entreprises apparaît en réponse aux révoltes des patrons et aux chômages techniques injustifiés qui sont imposés aux salariés, ou encore l'obligation pour les paysans de vendre tout leur surplus à l'État permet de lutter contre la famine qui sévit. [...]

[...] Lewin, Le dernier combat de Lénine, Paris p26 L. Trotsky, La révolution trahie, Paris M. Lewin, Le dernier combat de Lénine, Paris p28 M. [...]

[...] Cela a pour conséquence d'une part de déboussoler l'opposition à droite, la gauche ayant été écartée depuis 1927, et d'autre part de gagner une certaine popularité au niveau du prolétariat, la base de la société soviétique. Ces mesures qui, en apparence, vont dans le sens de la révolution d'octobre cachent une volonté d'établir une véritable dictature en la personne de Staline. Il emploie tout d'abord la coercition à outrance justifiée selon lui par une gestion efficace de l'économie. En réalité il rétablit les mesures effectives pendant la guerre civile, durant laquelle la contrainte pesait sur la population ce qui la rendait docile, et impose donc par la force ses conditions pour le développement du pays. [...]

[...] Le socialisme s'est donc peu à peu installé sous Lénine, malgré les fortes lacunes de la Russie dans la réunion des conditions au socialisme. L'Union des républiques socialistes soviétiques, est déclarée en 1922 et le temporaire devient plus ou moins définitif, comme le veut le dicton Russe. Dans ce contexte économique difficile que traverse le pays, Lénine voulait concentrer les investissements dans le développement et la modernisation et non pas dans le domaine administratif. Il assiste cependant malgré lui à une concentration progressive du pouvoir dans les mains de la bureaucratie, aussi appelée Nomenklatura. [...]

[...] Il dénonçait justement cette perte des valeurs de la révolution pour permettre à un tout petit nombre d'accéder à des privilèges et d'ainsi se déconnecter de la réalité populaire. Enfin, le stalinisme ressemble d'un côté à d'autres régimes totalitaires connus dans l'histoire, comme le IIIe Reich sous Hitler, mais possède d'un autre côté des traits beaucoup plus spécifiques que Carrère d'Encausse attribue à la tradition et à la culture russe[13]. En outre, il précise que Staline a lancé en URSS un projet de modernisation [ . [...]