L'haussmannisme est une forme d'urbanisme, c'est-à-dire de gestion globale, volontaire et concertée de l'espace urbain, qui a été mis en œuvre durant le Second Empire, sous l'influence de Napoléon III. Le Baron Haussmann apparaît comme l'homme qui a transformé la ville de Paris en exécutant la politique de grands travaux de Napoléon III. Cette transformation du paysage urbain parisien débute dès 1853, date à laquelle Haussmann devient préfet de la Seine. Avec lui une nouvelle capitale et de nouvelles idées se dessinent, à une époque où la France occupe une place prépondérante en Europe. On peut alors se demander si l'haussmannisme constitue un modèle d'urbanisme pour la société du 19e ? Il s'agit en d'autres termes de mesurer son influence sur l'Europe. Après avoir examiné l'influence urbanistique et esthétique de l'haussmannisme sur l'Europe du 19e, nous verrons dans quelles mesures il constitue un modèle politique.
[...] Des 1958, une nouvelle tranche de travaux est lancée qui prévoit l'ouverture de quelques 35 kms de rues réparties en neuf groupes (entre autres, quartiers de l'opéra ; rue de Rome et Bd Malesherbes, rue Wagram et Villiers ; avenue George V ; les Gobelins et Place d'Italie). En vingt ans kms de rues sont ouverts et bâtis auxquelles s'ajoutent 8000 kms de voies privée. On a pavé Paris -Réorganisation de la ville : en 1860, Paris compte douze arrondissements. La ville va s'agrandir par l'annexion de 11 communes qui étaient jusqu'alors des villages (Auteuil, Vaugirard, Grenelle, Passy, Montmartre, La Chapelle Elle comte désormais vingt arrondissements. Sa superficie est doublée. [...]
[...] Les idées directrices de son travail sont ainsi la mise en place de voies nouvelles, qui donnent naissance aux grands boulevards, le dégagement des grands édifices pour les mettre en valeur il s'agit en quelque sorte d'inscrire dans le paysage la primauté des flux. Cet urbanisme que Jean-Luc Pinol qualifie d'urbanisme de techniciens et d'administrateurs n'intervient pas en profondeur dans les parcelles. En fait, le travail d'Haussmann consiste à plaquer des façades monumentales sur des bâtiments raccordés au parcellaire existant. Les zones aménagées apparaissent aussi comme des îlots très denses. Du point de vue social, l'haussmannisation se contente d'un compromis. [...]
[...] Pourtant, il est important de souligner qu' Haussmann n'est pas tant l'exécuteur d'une politique que l'exécutant. Haussmann lui-même dans ses Mémoires évoque sa subordination à l'Empereur : Je n'aurais pu lutter avec succès contre les difficultés inhérentes à chaque opération ( ) si je n'avais été réellement l'expression, l'organe, l'instrument d'une grande idée conçue par lui, ( ) je dois aujourd'hui rappeler que j'en fus seulement le metteur en œuvre Dès l'arrivée d'Haussmann à Paris, Napoléon III le mit au courant de ses projets, projets déjà bien définis et médités depuis son exil au fort de Ham. [...]
[...] A ce titre, Haussmann rappelle dans ses Mémoires que l'Empereur tendait à s'énerver quand Haussmann lui parlait d'art ou d'esthétisme urbain, pour la bonne raison que l'Empereur, lui, voyait essentiellement en l'urbanisme un moyen utilitaire d'aboutir à ses ambitions politiques. Finalement, on pourrait dire que l'haussmannisme sert le modèle du napoléonisme Bibliographie Serge Berstein et Pierre Milza, Histoire du XIXè siècle, Initial, Hatier Michel Ragon, Histoire de l'architecture et de l'urbanisme modernes, Points Essais. Marcel Roncayolo et Thierry Paquot, Villes et civilisation urbaine XVIIè- XXè siècle. Michel Carmona, Haussmann, Fayard. [...]
[...] L'urbanisme berlinois est fortement influencé par l'haussmannisme. En effet, les travaux de James Hobrecht, conseiller à la construction, qui sont l'archétype de l'intervention lourde et qui commencent dès 1958, visent à planifier pour cent ans une ville qui devrait atteindre quatre millions d'habitants. L'influence du modèle haussmannien se ressent dans la structure de la ville : rues en canevas, ceinture des boulevards (Ring) réalisés dans les années 1870-1880 sur un rayon de 10 autour du centre. Dans les plans d'Hobrecht se retrouve aussi l'idée d'îlots, denses, sur lequel sont bâtis des immeubles neufs et imposants. [...]
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