La péninsule balkanique, entre la mer Adriatique et la mer Égée, était sous domination ottomane depuis le début du XIXe siècle, et ce, jusqu'à l'apparition de mouvements nationalistes et des revendications d'indépendance, qui ont secoué cette région du milieu du XIXe siècle, au début du XXe. Ce désir des peuples européens de l'Empire ottoman de s'ériger en État, s'est vite heurté au multi-ethnisme et multiculturalisme de la zone balkanique révélant des nationalismes antagonistes et des rivalités internes difficilement surmontables. De plus, les États balkaniques, qui ont peu à peu acquis leur autonomie, sont pris au cœur d'alliances diverses, ou sont sous protection des puissances européennes de l'époque, comme la France, la Grande-Bretagne, la Russie ou l'Empire austro-hongrois. Mais les puissances dont il est question font surtout preuve de convoitise à l'égard des Balkans, renforçant ainsi les rivalités, et le jeu des alliances, engendrant ainsi une atmosphère de tension à l'échelle de l'Europe, déjà agitée par d'autres sources de rivalité et d'inquiétude. Les deux guerres balkaniques, de 1912 et 1913, sont l'illustration d'un désir de plus grande émancipation de l'Empire ottoman, surnommé « l'homme malade de l'Europe », mais aussi des rivalités ethniques caractérisées par un nationalisme exacerbé, faisant des Balkans, « la poudrière de l'Europe ».
[...] Soutenue par l'Empire allemand, la Double Monarchie protège la Bulgarie et la Turquie, s'opposant ainsi aux Serbes soutenus, quant à eux, par la Russie. Enfin, l'Italie revendique l'Albanie dont le traité d'Ouchy en octobre 1912 lui accorde la possession, ôtant ainsi un peu plus de territoire à l'Empire ottoman. Nous voyons donc bien que les Balkans sont source de tensions et de rivalités participant aux renforcements des alliances et des antagonismes entre les puissances La mise en jeu des deux Empires malades de l'Europe Aussi, la crise qui commence à germer aux Balkans met en scène les deux Empire malades de l'Europe. [...]
[...] Paris déclare sa non- neutralité en cas de guerre et l'Allemagne déclare la guerre à la Russie le 1er août et à la France le 3. L'Allemagne envahit la Belgique pourtant neutre ce qui entraine l'entrée en guerre de l'Angleterre le et celle du Japon grâce à l'alliance anglo-japonaise depuis 1902. Conclusion En l'espace de moins d'un mois et demi après l'attentat de Sarajevo, la quasi-totalité de l'Europe est donc en guerre et bien que les origines de la Grande Guerre, soient profondes, les guerres balkaniques sont à la fois prémices et prétexte, puisqu'elles sont le symbole de plusieurs rivalités et antagonismes majeurs du début du XXe siècle, et qu'elles déclenchent aussi la crise de l'été 1914. [...]
[...] C'est d'ailleurs dans le cadre de ce projet que les Serbes de Bosnie demanderont leur rattachement à la Serbie, provoquant des soulèvements nationaux. Nous voyons donc que les rivalités et tensions internes sont vives, faisant ainsi de la péninsule balkanique, la poudrière de l'Europe Les guerres balkaniques, de 1912 et 1913 ne sont donc que l'expression de ce nationalisme exacerbé Les deux guerres balkaniques : l'expression de ce nationalisme C'est donc dans cette optique d'émancipation de l'Empire ottoman et de création d'Etat-Nation que se déclenchent les deux guerres balkaniques. [...]
[...] L'attentat de Sarajevo : premier acte de la Grande Guerre 1. L'assassinat de l'archiduc François Ferdinand Le 18 juin 1914, l'assassinat de l'archiduc François Ferdinand, héritier du trône austro-hongrois et de son épouse est considéré comme l'élément déclencheur de la guerre, et n'est d'ailleurs que l'expression du réveil des nationalismes qui s'opèrent dans les Balkans. C'est l'œuvre d'un étudiant bosniaque, Gavrilo Princip, appartenant au mouvement révolutionnaire Jeune Bosnie soutenu et armé par l'organisation secrète serbe de l'Union ou la Mort, dite Main Noire L'assassinat apparaît cependant paradoxal puisque François Ferdinand se disait prêt à faire des concessions aux minorités slaves de l'Empire austro- hongrois, et d'ériger un Etat slave, joignant les Croates, les Bosniaques et les Slovènes de Transleithanie pour créer une entité slave au profit de l'Empire, au détriment de la Serbie. [...]
[...] Par exemple, l'Albanie déclare son indépendance en novembre 1913 alors que Otto Von Bismarck déclarait un an plus tôt qu'il n'existait pas de nationalité albanaise Aussi, indépendante depuis 1830, la Grèce aspire à réunir toutes les grecques en un seul Etat mais ils sont dispersés parmi d'autres peuples d'Epire, d'Anatolie et de Macédoine. Cela apparaît donc comme irréalisable. Quant à la Serbie, le coup d'Etat de Pierre 1er Karageorgévitch, en 1903, marque le début du projet de former la Grande Serbie réunissant tous les Serbes, voire une Yougoslavie, signifiant en serbo-croate, Etat des pays Slaves du Sud pour assurer l'hégémonie des Serbes sur le reste des peuplades slaves. [...]
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