Très rapidement, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l'alliance entre les vainqueurs est rompue et les deux blocs militaires et idéologiques se constituent autour d'une part des États-Unis et d'autre part de l'Union soviétique. Dorénavant, les relations internationales vont se concevoir dans une logique bipolaire, les autres pays devant choisir un camp. Paradoxalement, c'est quand les relations entre les deux Grands évoluent vers moins de tensions que chaque Grand commence à être contesté dans son camp ; mais dans quelle mesure ces contestations remettent-elles en cause la logique bipolaire née au début de la guerre froide ? Passe-t-on alors à une logique multipolaire ?
En février 1944, la grande alliance avait semblé sortir renforcée de la conférence de Yalta. Américains et Britanniques avaient accepté les acquisitions territoriales de l'Union soviétique même si ces acquisitions étaient en contradiction avec les buts de guerre que s'étaient fixés de concert les Alliés. En échange, l'Union soviétique s'était engagée à organiser des élections libres dans les pays libérés par elle. Mais à la conférence de Potsdam qui se tient juste après la capitulation allemande, la tension devient déjà plus perceptible en raison du refus de Staline d'organiser des élections libres en Pologne. C'est le début d'une incompréhension croissante qui éclate au grand jour en 1947.
[...] La guerre du Golfe, en 1991, voit la Russie s'associer à une guerre contre son ancien allié, l'Irak. Les États-Unis sont désormais le seul Grand. Conclusion De 1947 à 1991, les relations internationales entre États-Unis et Union soviétique ont été régies par une logique bipolaire. Tout problème international était tributaire de la position des deux Grands, qui ont exercé alors leur duopole sur le monde. Certes, des tentatives ont été faites pour contourner cette logique. Mais aucun des deux Grands n'a véritablement favorisé des liens avec une puissance moyenne du camp adverse, craignant sans doute de voir l'autre en faire autant. [...]
[...] À la fin de la même année, les Soviétiques envahissent l'Afghanistan. C'est le coup de Kaboul. Après avoir hésité sur la politique à suivre face à ces remises en cause de la détente, les États-Unis reprennent à leur tour l'offensive après l'arrivée de Ronald Reagan au pouvoir. Il affirme sa volonté de contrer l'Union soviétique. Il reprend la course aux armements stoppée pendant la détente et propose un projet stratégique connu sous le nom de guerre des étoiles réseau de satellites destinés à détruire les fusées nucléaires soviétiques. [...]
[...] Pour lui, le refus de la bipolarisation et l'affirmation de la France passent par la recherche de nouvelles alliances. En 1964, la France reconnaît ainsi la Chine populaire, s'opposant ainsi à la fois aux États- Unis (qui soutiennent la Chine nationaliste de Taiwan) et à l'Union soviétique (qui avait rompu avec la Chine en 1960). Ce qui n'empêche pourtant pas l'Union soviétique d'amorcer, à partir de 1966, une politique de coopération économique avec la France. Là encore, la superpuissance tente de profiter des tensions internes à l'autre bloc pour avancer ses pions, sans pour autant aller à l'affrontement direct avec l'autre superpuissance. [...]
[...] On revient à des rapports plus conflictuels, les commentateurs parlent de guerre fraîche Cette nouvelle tension va être fatale à la logique bipolaire par la disparition d'un des protagonistes. III. De la guerre fraîche à un monde unipolaire La guerre fraîche En 1975, l'Union soviétique commence à marquer des points en Afrique où elle intervient en Angola et au Mozambique par l'intermédiaire des Cubains. En Éthiopie, un régime procommuniste s'empare du pouvoir. La même année, après le départ des Américains, l'Asie du Sud-Est devient le champ clos des affrontements sino-soviétiques. [...]
[...] La situation sino-américaine va rapidement changer sous l'administration Nixon. En effet, les responsables américains vont profiter des tensions sino- soviétiques en engageant une politique de rapprochement avec la Chine populaire. Dans le camp occidental, c'est de Gaulle qui, à partir de 1958, conteste la prééminence américaine. Il fait sortir la France de l'OTAN, dénonçant ce qu'il appelle le protectorat américain Pour De Gaulle, la guerre entre les deux superpuissances n'est plus à l'ordre du jour du fait de la détente. [...]
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